Ambanja : Le chaos après le meurtre d’un commerçant de “Khat”

Ambanja : Le chaos après le meurtre d’un commerçant de “Khat”

11

Un nouvel incident avait failli dégénérer et virer à la vindicte populaire. Les faits se sont produits, cette fois à Ambanja. Les villageois ont de plus en plus de difficulté à contenir leur colère face aux actes meurtriers commis par des malfrats.

Les Forces de l’ordre et la population d’Ambanja se sont affrontées hier matin. Une partie des manifestants, qui réclamaient de relâcher un des prévenus, auteur d’un meurtre, voulait s’introduire de force dans l’enceinte de la maison d’arrêt pour ce faire.
Comme il s’agit d’une zone protégée, les Forces de l’ordre ont fait des tirs de sommation ayant blessé 6 personnes dont 3 des élèves du CEG. L’école a été fermée d’urgence à cause de cet incident et le couvre-feu a été décrété.
Cette affaire a débuté le 14 février dernier par le meurtre atroce d’un commerçant de «khat» d’Ambanja. Selon les explications fournies par notre source, ce commerçant avait été décapité et son corps portait plusieurs traces de coups de couteau. Les investigations menées par les enquêteurs ont abouti à l’arrestation de deux individus, dix jours plus tard.
Mercredi dernier, les enquêteurs ont reçu des informations selon lesquelles un troisième individu avait été arrêté par la population dans la Commune d’Antafiambotry. Avisée de cette capture, une équipe d’éléments mixtes, composée de gendarmes et de policiers, s’est empressée de se rendre sur place et ramener le captif. La nouvelle s’est rapidement répandue et la famille du commerçant assassiné avait eu vent de ce déplacement de l’unité mixte. Quelques villageois dont les proches de la victime se sont mis à ériger un barrage sur la route d’Ambanja vers 03h, bien résolus à empêcher les Forces de l’ordre d’emmener l’individu capturé.
Mais après négociations, la famille de la victime a fini par céder et les agents ont pu repartir en emmenant le malfrat. Mais l’incident n’était pas pour autant clos.
Hier, vers 08h30, la population, non satisfaite s’est de nouveau rendue à la prison d’Ambanja lorsqu’elle a appris que les malfrats y étaient incarcérés.
Ce fut le début du chaos. La foule en délire voulait pénétrer de force dans la prison, selon notre source. Ce fut à cet instant que les Forces de l’ordre ont effectué des tirs de sommation pour les repousser.
Selon les explications fournies par le Chef de District, les tirs de sommation devaient viser le sol, mais des balles ont touché 3 adolescents qui s’avèrent être des élèves du CEG local. Ces derniers ont été blessés.
Les autorités se sont décidées, après cet affrontement, à fermer les écoles d’Ambanja. L’affrontement s’est déroulé, en fait, à proximité du CEG, selon un journaliste local.
Le couvre-feu est en vigueur depuis hier à 19h. Une partie de la RN 6 est coupée à la circulation depuis le bureau du District jusqu’à l’école Venance Manifatra, endroit où se trouve la prison. Les taxi-brousse reliant Ambanja à Antsiranana ont dû modifier leur itinéraire.
Le Préfet de la Région DIANA, pour sa part, s’est empressé de venir d’Antsiranana pour rejoindre Ambanja où il se trouve depuis hier dans le but de régler cette affaire. A l’heure où nous mettons sous presse, cette personnalité de la Région mène toujours des négociations avec la famille de la victime. De même, des éléments mixtes d’Antsiranana, d’Ambilobe et de Nosy-Be sont arrivés sur place depuis hier, toujours dans le cadre de cette affaire.

Fah A.

Imprimer Imprimer

Ce contenu a été publié dans Ma-LAZA. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.