Assurance : Un taux de pénétration de 1%

Assurance : Un taux de pénétration de 1%

 

A Madagascar, l’assurance semble être un luxe. Seule une petite frange de la population souscrit aux assurances. Des précisions ont été apportées hier par le Président du Comité des Entreprises d’Assurances à Madagascar (CEAM) dans le cadre de l’Assemblée Générale de la FANAF.

Le marché mondial des assurances a atteint 4613 milliards USD en 2012 alors que la part de l’Afrique ne représentait que 1,6%. L’une des principales missions qui incombe au CEAM, présidé par Patrick Andriambahiny, est de sensibiliser et développer le marché des assurances à Madagascar où le taux de pénétration n’est que de 1% à peine, par rapport au PIB. Cela est dû au fait qu’à Madagascar, seule la souscription à l’assurance automobile est obligatoire. Dans d’autres pays, les assurances vie, santé, incendie, ou encore celles qui couvrent les risques en cas de catastrophes naturelles… sont obligatoires. Ce faible taux est aussi lié au pouvoir d’achat, selon le Président du CEAM qui est aussi le Directeur Général des Assurances Aro. Généralement, «l’assurance est toujours très chère sauf lorsqu’on a un sinistre ».
Des efforts doivent être déployés et des mesures doivent être prises pour se rapprocher davantage de la population. Patrick Andriambahiny loue ainsi l’initiative qui a été faite dans la Loi de Finances quant à la défiscalisation des opérations de réassurance comme cela se fait dans le monde.
Devant les autorités présentes (président de la République, Premier Ministre, membres du Gouvernement…) il a demandé à ce que des allègements fiscaux soient accordés sur les opérations d’assurance vie pour lesquelles les compagnies d’assurance subissent des cascades de taxes. Le CEAM souhaite également, avec la collaboration des autorités compétentes, la révision du Code des Assurances malgache qui est désuet. Ceci dans le but d’accroître la présence des assureurs auprès de la population par le biais de certaines assurances obligatoires mais aussi de leur permettre d’investir librement à l’extérieur.
Le Président Hery Rajaonariampianina a indiqué que le secteur agricole ne bénéficie presque pas de garantie nécessaire et suffisante pour la sécurisation de sa production et de ses investissements alors que cela faciliterait l’accès au crédit, condition nécessaire à sa modernisation. Des efforts restent à faire dans ce domaine, selon ses dires, tout en précisant que le secteur des assurances dispose de fortes capacités dans le développement d’un pays.

Monopole de fait ?

A la question de savoir s’il y a un monopole de fait, le Président du CEAM a souligné que la Compagnie d’Assurances Aro a vu le jour en 1975 et Ny Havana bien avant. En 2006, le marché des assurances était ouvert à d’autres compagnies, ce qui porte actuellement à 5 les membres du CEAM : Aro (55 % part du marché) , Ny Havana 21%, Mama 11% , Allianz 9% et Saham 8%. La législation en vigueur interdit l’entente de prix entre les compagnies d’assurance et chacune de ces sociétés a sa politique pour se rapprocher de la clientèle.

Rôle de catalyseur

L’industrie des assurances n’a pas arrêté d’évoluer malgré une situation économique difficile durant la crise. Le Chiffre d’affaires du secteur a connu une croissance de 52% durant cette crise pour atteindre 151 milliards d’Ariary en 2013. Le secteur des assurances malgaches entend plus que jamais assurer son rôle de catalyseur de l’économie pour contribuer à la croissance économique. La 39ème assemblée générale de la FANAF avec ses quelques 600 participants constitue un havre de partages d’expériences et d’enrichissement mutuel au bénéfice du secteur d’activités. Le Président de la FANAF a d’ailleurs souligné que cette organisation a été créée en 1976 pour être un cadre de concertation. Ces assises qui se poursuivront jusqu’au 19 Février prochain au Carlton promettent d’être riches et fructueuses.

C.R

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