Cartographie : Un pas de plus vers l’efficacité énergétique

L’énergie constitue l’une des principales charges des entreprises. Pour une industrie plastique œuvrant à Madagascar, elle représente 12 à 15% des charges. Des initiatives sont menées pour une efficacité énergétique tant au niveau national que régional. Madagascar vient de réaliser un grand pas, mais des efforts restent à concéder.

La performance énergétique génère forcément la performance économique des entreprises. C’est en ces termes que s’est exprimé hier à Antaninarenina, Bruno Chretien, Directeur du Cabinet d’Etudes Exenci au cours de la restitution de la cartographie énergétique des grands consommateurs de Madagascar. En évaluant le potentiel d’économie d’énergies des grandes entreprises du secteur privé, l’objectif de cette cartographie est de proposer un plan d’action pour «une économie moins énergétivore». Les gains peuvent aller dans les 16 à 19%. Cet exercice s’inscrit dans le cadre du Programme national d’efficacité énergétique (PNEE) est une activité du programme ENERGIES, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par la Commission de l’Océan Indien. Rajmakoond, chairman de Business Mauritius a partagé l’expérience de l’île Maurice.
297 gros consommateurs ont été identifiés à Madagascar par le cabinet EXENCI. Il s’agit d’entreprises relevant du tertiaire et du commercial d’une part et celles relevant su secteur industriel d’autre part. Mauvais dimensionnement des installations électriques, moyen de régulation inexistants ou manuels, difficulté de la gestion correcte de la qualité de courant, inexistence de suivi de la consommation, insuffisance de la capacité technique… constituent autant de lacunes relevées au cours des visites techniques. Il importe de les pallier. L’organisation et les moyens insuffisants des acteurs publics, la vétusté des équipements, l’absence d’approche «life cycle cost» font partie des obstacles. Néanmoins, des opportunités se présentent avec, notamment, la bonne volonté du secteur privé et la stabilité politique qui permet de se projeter sur l’avenir. «Nous sommes partie prenante à tout ce qui a trait au développement de l’énergie à Madagascar», précise Fredy Rajaonera, président du Syndicat des Industries de Madagascar (SIM). Le comité de pilotage mis en place est d’ailleurs constitué par les fournisseurs et utilisateurs d’énergies, les partenaires techniques et financiers ainsi que les groupements patronaux. Le président du SIM estime que des résultats seront palpables d’ici deux ans.
Un programme-pilote sera mis en œuvre et intégrera non seulement la connaissance et la compréhension des consommations par de l’audit, mais aussi la formation et le transfert de compétence auprès des auditeurs potentiels à Madagascar. Il faut aussi envisager un panel de compétences.
Augustin Andrianarivony, représentant le Ministère de l’Energie, au cours de la rencontre, estime que cette cartographie arrive à point nommé. L’atelier d’hier a permis de jeter les bases d’une réflexion et des actions qui contribueront à donner un véritable essor à l’efficacité énergétique.

Claudia R.

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