Conjoncture : Ennemis hier mais réconciliés aujourd’hui

Ennemis hier mais réconciliés aujourd’hui

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Repentance, pardon, excuses, ces mots ont circulé tout au long des 5 jours qu’ont duré les Assises nationales pour la réconciliation au Centre de Conférences Internationales d’Ivato du 28 Avril au 02 Mai 2015. Les séries de discours des anciens Chefs d’État et de l’actuel président de la République ainsi que les différentes discussions dans les 10 commissions ont abouti à la réconciliation des « ennemis » d’hier.

C’est, entre autres, le cas du Lieutenant Colonel Charles Andrianasoavina, un des fervents militaires hostiles à Marc Ravalomanana en 2009. Le Pasteur Lala Rasendrahasina, le numéro Un de l’Église FJKM, a également « connu son nom » (sic) lorsque l’officier l’a tiré de force de l’Episcopat d’Antanimena, l’après midi du 18 Mars 2009, devant les membres du corps diplomatique et les invités, pour l’embarquer manu militari dans un véhicule en direction du Capsat Soanierana. Finalement, le pasteur Lala Rasendrahasina et le Col Charles Andrianasoavina se sont serré la main samedi à Ivato soit 6 années plus tard. Même cas pour Manandafy Rakotonirina et cet officier militaire qui a fait parler de lui en 2009 lors du changement de régime ayant permis à Andry Rajoelina de se hisser à la tête de l’État. Faut-il rappeler que cet officier directeur des Forces d’Intervention Spéciale (FIS) avait procédé à l’arrestation musclée du Président du MFM et de la Secrétaire Générale du parti Teza en la personne de Ihanta Randriamandrato au Carlton Anosy.
13 années plus tard, Marc Ravalomanana et le Colonel Coutiti Assolant se sont également rencontrés à Ivato dans le cadre du processus de réconciliation. Ce militaire, proche de l’Amiral Ratsiraka, avait été l’un des officiers, à la tête d’une petite armée, qui se sont opposés farouchement à l’avancée des hommes du nouveau régime de l’époque. Il était devenu l’homme le plus recherché du régime Ravalomanana en 2002. Arrêté puis emprisonné jusqu’en 2009 puis de 2010 à 2014, il a participé aux Assises nationales et a fait sien le crédo de cette réunion : la repentance et le pardon, à l’instar d’autres hommes politiques concernés par les dossiers de 2002 et de 2009 comme Pety Rakotonianina et Marc Ravalomanana.
En tout cas, Hery Rajaonarimampianina, le président de la République en exercice, avait présenté ses excuses au nom de l’État à l’endroit de ceux qui ont subi des préjudices des régimes précédents. Tout comme Marc Ravalomanana qui avait demandé pardon à ceux qui ont été victimes de ses agissements ou de ceux de ses collaborateurs sous son régime. Des gestes de repentance qui seront des éléments précurseurs de l’effectivité du processus de réconciliation.

Marc A.

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