D’une présidentielle à l’autre : L’enjeu caché du “Ni… Ni…”

D’une présidentielle à l’autre : L’enjeu caché du “Ni… Ni…”

Les échéances présidentielles de 2018  approchent.  C’est dans cette perspective que s’inscrivent tous les remue-ménage dans les Etats Majors politiques. Le HVM dispose d’un avantage certain, car il a les prérogatives de puissance publique. Tous les partis qui se sont succédé au pouvoir en avaient, AREMA de Didier Ratsiraka, UNDD de Zafy Albert, AVI de Norbet Ratsirahonana, TIM de Marc Ravalomanana, TGV d’Andry Rajoelina et, maintenant, HVM de Hery Rajaonarimampianina… Le « NI… NI… » était d’actualité lors des dernières présidentielles. Derrière cela, un enjeu méconnu…

Tous les Présidents se devaient d’avoir un parti pour le soutenir. C’est une nécessité, car de la qualité de cette formation et de sa capacité de couverture du territoire dépend la stabilité du régime. Et la force du Président de la République.
La transhumance politique est toujours d’actualité à Madagascar faute d’éthique et d’adhésion à des valeurs et à un projet de société en bonne et due forme, original et pertinent à travers les années et les aléas du développement. A la décharge des partis politiques, les projets de société ne font plus recette depuis la chute du Mur de Berlin. La Perestroïka de Gorbatchev, le Nouvel Ordre Mondial de Bush et le Gouvernement Mondial de Jacques Attali, et on en passe, quant à ces nouvelles théories économiques de globalisation… Au bout du compte, tout le monde se plie aux injonctions du libéralisme. Le socialisme n’existe que dans la tête. Rien ne vaut pour les Pays en développement comme Madagascar, que les programmes d’ajustement structurel, qu’il soit boulimique de croissance ou à visage humain. Les experts de la Banque Mondiale et du FMI mâchent le boulot à notre place. Les économistes et experts malgaches sont mis sur la touche. Et s’ils veulent participer au développement du pays, ils doivent emprunter le chemin tortueux et vicieux de la politique. Toujours politicienne…
Autrement dit, aucun parti politique ne peut prétendre présenter un projet de société unique, original et qui sied au pays. Le TIM de Marc Ravalomanana a tenté de briser ce cercle de pensée. Résultat, il s’est attiré les foudres de la France à l’époque. Le TGV d’Andry Rajoelina a tenté de sortir de l’ornière sous la Transition. Madagascar a pu fonctionner sans être sous un programme d’ajustement. Mais ce genre de modèle, à relent patriotique et mobilisant les jeunes, ne convenait pas à la Communauté Internationale. Le jeune Andry Rajoelina et le moins jeune Marc Ravalomanana étaient des pires ennemis à cette époque, mais ils avaient ceci en commun : ils dérangeaient les thuriféraires du modèle économique qui met sous contrôle les PVD. Ca, c’était un enjeu méconnu et caché du fameux « NI…NI… ».
Les présidentielles de 2018 approchent. Et ces deux personnalités n’ont pas caché leurs ambitions de revenir au pouvoir. On comprend la fébrilité du régime actuel qui se mobilise politiquement et socialement sur tous les fronts. Il lui faut un bilan. Des bilans pour un bilan. D’où ces fréquents déplacements du Président de la République. Marc Ravalomanana est occupé à remettre de l’ordre dans son business et dans son parti quelque peu laminé par des défections. Andry Rajoelina a choisi de frapper l’opinion de manière saccadée. Il comptabilise les mécontentements pour en faire un crédit. Autrement dit, le « ET… ET… » sera plus d’actualité dans les prochains moments…

A.R

Imprimer Imprimer

Ce contenu a été publié dans Ma-LAZA. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.