Ebola : Des mesures préventives appliquées aux frontières

Ebola : Des mesures préventives appliquées aux frontières

« Le risque de voir la fièvre Ebola survenir à Madagascar est relativement minime du fait de son éloignement par rapport aux pays touchés. Mais celui-ci n’est pas nul, l’épidémie pouvant flamber à partir d’un seul cas de personnes ayant pu s’infecter à partir de ces pays ». C’est ce qu’a déclaré hier le Premier ministre, Chef du gouvernement et ministre de la Santé publique lors d’un point de presse donné dans les locaux du ministère de la Santé, en présence du Dr Céline Seignon Kandissounon, Représentante de l’Organisation Mondiale de la Santé à Madagascar.
C’est pourquoi le ministère de la Santé Publique, en collaboration avec les partenaires techniques, notamment l’OMS et l’Institut Pasteur de Madagascar, a mis en œuvre différentes dispositions et appliquer différentes mesures pour mieux préparer le pays à faire face à cette menace.
Le plan national de contingence contre les pandémies et les épidémies majeures a été mis à jour au mois d’avril dernier. Ce plan contient les scénarios et les dispositions nécessaires pour faire face aux épidémies de fièvres hémorragiques virales telles que la maladie à virus Ebola.
Une réunion d’urgence s’est tenue au ministère de la Santé au cours de laquelle les principaux responsables de la Santé, de l’OMS, de l’Institut Pasteur de Madagascar ont décidé de planifier la riposte au niveau des frontières, des hôpitaux, des districts sanitaires. Un atelier avec ces mêmes acteurs se tiendra ce vendredi. Des messages d’information et de sensibilisation vont être diffusés à l’attention des voyageurs internationaux et de toute la population.
Tafangy Philémon, Secrétaire Général du ministère de la Santé, a fait savoir que des questionnaires se rapportant à la santé doivent être remplies par les voyageurs, comme ce fut le cas des équipes étrangères de l’AfroBasket U18, actuellement dans nos murs. «Bien que ces joueurs ne soient pas originaires des quatre pays touchés, ils ont dû se soumettre à cette mesure pour que l’on puisse déterminer leur état de santé et faire un suivi si besoin est. Aucun cas de virus Ebola n’a été déclaré ». Des instructions sont données et largement diffusées à tous les districts sanitaires pour rehausser la vigilance des agents de santé vis-à-vis de la maladie, de son alerte précoce et des mesures urgentes à réaliser.

Mode de transmission
La maladie à virus Ebola se transmet d’un individu à un autre, à travers un contact direct avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées. Elle s’introduit aussi dans la population humaine après un contact avec des organes ou des liquides d’animaux infectés comme c’est le cas des chauves-souris. Une analyse effectuée par l’IPM a permis de savoir que les chauve-souris de la grande île ne sont pas encore infectés. Toutefois, la prudence est de mise dans les régions où l’on trouve beaucoup de chauves-souris. La représentante de l’OMS conseille comme mesure préventive l’hygiène corporelle notamment le lavage des mains avec du savon

Symptômes
Fièvre, faiblesse intense, douleurs musculaires, maux de tête, irritation de la gorge. S’ensuivent les vomissements, les diarrhées, l’éruption cutanée et, dans certains cas, les hémorragies internes et externes constituent autant de symptômes de la maladie à virus Ebola. La durée d’incubation de la maladie varie de 2 à 21 jours. Le Premier Ministre et Ministre de la Santé a encouragé la population à venir immédiatement se faire consulter au niveau des centres de santé ou hopitaux en cas de suspiçion. Il recommande aux médecins soignant des voyageurs de retour des zones affectées et présentant des symptômes compatibles d’envisager la possibilité d’une maladie à virus Ebola.
Comme il s’agit d’une maladie catégorisé niveau 3, cela suppose selon la représentante de l’OMS une mobilisation de ressources humaines, financières, logistiques pour pouvoir faire face à l’épidémie. Elle espère qu’avec l’aide du gouvernement et les autres partenaires, il sera possible d’organiser la riposte
« Je pense qu’avec l’aide du gouvernement et les autres partenaires, on pourra organiser profondément la riposte, la prévention ».

C.R

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