Gouvernance : Le Président et le Premier ministre : deux forces tranquilles…

Gouvernance : Le Président et le Premier ministre : deux forces tranquilles…

 

Le Président de la République et le Premier ministre travaillent en symbiose totale. Leurs tâches sont bien coordonnées et qu’ils bénéficient ou non du soutien de leurs proches collaborateurs respectifs ne modifie pas pour autant leur détermination commune d’avancer dans le processus de développement du pays.

Silence, ici on travaille ! Cela semble être le mot d’ordre du gouvernement pour répondre aux critiques qui fusent de partout. Même durant les moments chauds de la motion de censure, le Premier Ministre Kolo Roger a affiché une sérénité exemplaire, comme s’il savait d’avance que tout allait basculer en sa faveur et que, finalement, en dépit de l’impression généralisée d’un passage à vide du régime, il tient bon. On assiste même à un véritable success-story en parlant du retour progressif de la paix dans le grand Sud avec les redditions spectaculaires des « malaso », alors qu’on pensait réellement à une situation à la malienne avec la circulation massive des armes et le nombre élevé des malaso ou dahalo révoltés. Qui n’a pas pensé à une paralysie totale de la vie nationale avec le retard des déblocages des financements extérieurs ? Comment expliquer que l’Ariary ne connaît pas la débâcle malgré ce contexte financier difficile ? La semaine dernière, une nouvelle qui tombait timidement sur les colonnes de tous les quotidiens de la Capitale mentionne que cette période de soudure ne connaîtra pas un problème d’approvisionnement en riz, alors que depuis des décennies, le temps du « maitso ahitra » est une bête noire de tous les régimes. Une nouvelle qui n’est peut-être pas une. Mais quoi qu’on dise, c’est une nouvelle au crédit du gouvernement.

Un Président de la République qui déroute ses adversaires

Quand le MAPAR lui déclarait la guerre ouvertement, tout le monde pensait qu’il est complètement esseulé. A cette fragilité s’ajoutent son manque d’expérience en matière de haute politique et l’absence d’une véritable équipe au sommet de l’État. Des commentateurs de chaînes audiovisuelles privées parlaient même d’une mort prématurée du régime Rajaonarimampianina. Cette remarque est partagée par une immense frange de l’opinion publique lorsque, en trois mois, le nouveau Président n’arrivait pas à mettre en place son nouveau gouvernement et quand la communauté internationale restait dans l’expectative. La situation sécuritaire empire davantage et les conditions sociales sont dans leur précarité sans précédent.
Dans ce contexte difficile, le Président de la République faisait montre d’un sang-froid qui dérange ses détracteurs. Il continue à voyager pour asseoir la présence malagasy dans le concert des nations après des années d’absence et convaincre les partenaires sur le bien-fondé de sa politique de redressement national. Il multiplie les sorties en provinces pour tâter les pouls de l’adhésion populaire à sa façon de gérer le pays. Son courage pour affronter la population, malgré les critiques de ses adversaires dans des guerres médiatiques sans merci, est considéré par les observateurs de la vie nationale comme une bombe en plein visage de ses détracteurs. L’apparition en public, les verves dans ses allocutions font écarter chaque fois l’idée d’une fragilité au sommet de l’État.
Le véritable signe qui montre que le régime maîtrise complètement la situation est sa capacité de gérer l’arrivée de Ravalomanana. Cet ancien Président voulait créer des événements en sa faveur, mais le résultat lui est devenu un cauchemar, car la population tananarivienne ne l’a pas suivi. Depuis, un boulevard est devant le régime pour organiser une réconciliation nationale à sa façon alors qu’on pensait rééditer une transition bis avec un partage de pouvoir. Le Président de la République faisait de cette réconciliation nationale son cheval de bataille et le Premier Ministre Kolo Roger indique à tout le monde la voie à suivre : « la conférence au sommet n’est pas forcément obligatoire », devait-il déclarer. Dans ce contexte où c’est le régime lui-même qui brouille les cartes, personne n’ose vraiment déclarer être dans l’opposition pure et dure. Les frondeurs de l’Assemblée nationale ont finalement compris que l’apaisement, la paix sociale et le développement national ne sont pas dans l’éternel usage de rapport de forces et que, dans ce moment difficile, il faut comprendre et soutenir le gouvernement. Sur un autre chapitre, les valses des corps diplomatiques à Iavoloha et à Mahazoarivo montrent très bien, que les amis de Madagascar sont là, prêts à le soutenir et l’accompagner dans son entreprise de recherche d’un véritable décollage économique et développement social.

Un Premier ministre imperturbable et plein de défis

Quand il voulait être candidat, son rêve est de pouvoir mobiliser les hommes et les choses pour faire de la Grande Ile un pays développé pour la génération future. Ce rêve n’est pas cassé malgré l’irrecevabilité de sa candidature, car le Président Rajaonarimampianina l’a nommé Chef du premier gouvernement de la Quatrième République. Dans la haute sphère politique, cette nomination n’était pas du tout une surprise. Dans l’Hexagone, en particulier et en Europe, en général, Kolo Roger dispose d’un réseau de lobbying très important. En revanche, sur place, les critiques fusent de partout. On ne le connaît pas du tout et on doute de sa capacité de gérer le pays par son absence prolongée.
Très stoïque, très posé et très stratège, il ne répondait pas du tout à ces attaques frontales. Il ne fait que répéter chaque fois qu’il est là pour exécuter les directives du Président de la République et réaliser les promesses présidentielles. Il ne se plaint pas non plus comme son Patron des retards des financements internationaux, mais mobilise son équipe pour faire marcher, malgré tout, la machine administrative, pour lutter avec les moyens de bord l’insécurité, en général et les trafics des biens publics, pour entamer les grands travaux de redressement économique et social, pour imposer l’autorité de l’État. Bref, au-delà des ces critiques très médiatisées, le gouvernement travaille.
Qui aurait pu croire que dans ce contexte actuel, le gouvernement arrive à pacifier le Grand Sud en l’espace de six mois sans une expédition d’envergure comme au temps de la Transition ? Il n’y avait même pas des médiatisations des actions et des méthodes employées. Le grand public ne connaît que les résultats des actions menées par la Gendarmerie nationale, les élus locaux, les notables traditionnels, les hommes d’Église, les intellectuels et cadres des régions touchées par l’insécurité. Le gouvernement travaille sans trompette ni tambour. Les hauts responsables de la Gendarmerie nationale conduite par le Général Paza ont fait des descentes fréquentes dans ces zones rouges, mais hors des yeux indiscrets des journalistes. Le Premier Ministre Kolo Roger fait le tour de l’Ile pour constater de visu tous les problèmes vécus au quotidien par la population sans le rapporter chaque fois dans les journaux. Voilà une vision globale des pratiques politiques de ce régime. Ce dernier trimestre de l’année 2014, des grands projets en matière hospitalière sont en cours et touchent d’un seul coup tous les Centre de Santé de Base dans toute l’Ile. Des grands chantiers d’infrastructures vont démarrer aussi. De toute façon, la Grande Ile va entamer l’année prochaine sa période faste d’être un pays producteur de pétrole. C’est un atout considérable pour le Régime et les indices affirment qu’on ne sera pas loin d’un véritable décollage économique. Mais faut-il maintenant une stabilité pérenne pour y aller…

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