Grève Impôts : Les syndicalistes haussent le ton

«Nous allons renforcer nos mouvements de revendications». Telle a été la déclaration des leaders des Syndicats des Impôts hier, au Centre Fiscal 2ème arrondissement à Tsimbazaza. Depuis le début de l’année, les touristes étrangers envisageant de se rendre à Madagascar, doivent se procurer d’un visa électronique. L’État a confié la gestion de ces e-visas à la société Ametis depuis début janvier, alors que le décret d’application n’a été publié qu’au mois de Février.
Aussi bien le Syndicat National des Agents de l’Impôt de Madagascar (SNAIM) que le Syndicat des Agents et Contrôleurs des Impôts de Madagascar (SACIMA) poursuivent la grève. Mettre fin aux activités de la société Ametis et restaurer la dignité des agents de l’Impôt, telles sont les principaux objets de leurs revendications. Ils se demandent pourquoi le Directeur Général des Impôts avait fait bloc à Amétis à Nosy-Be au mois de Juin dernier et a levé cette interdiction moins d’un mois plus tard, soit au mois de juillet.
A noter qu’outre les 80.000 Ariary de l’État, la société AMETIS prélève également 7 euros hors-taxe de frais de prestation, pour chaque demande de visa. Lorsqu’une société privée effectue le prélèvement, cela génère un coût. Les termes du contrat selon lesquels la société s’engage à aplanir le droit de contrôle inquiètent également les grévistes.
Les leaders syndicaux se demandent par ailleurs pourquoi est-ce qu’il revient au ministère de la Sécurité publique de déléguer une partie des missions de la Direction Générale des Impôts (Ministère des Finances et du Budget), à une société privée ? Il y a, selon leurs dires, vice de procédure. «La perception des droits de visa doit revenir à l’administration fiscale. Il suffit qu’on ait les équipements requis pour ce faire».

Appel aux forces de l’ordre
Les leaders syndicaux lancent un appel à la police et à la gendarmerie nationale. Ils estiment que les forces de l’ordre devraient faire preuve de flexibilité et de compréhension et ne pas sanctionner les contribuables qui n’ont pas leur attestation de non-imposition. «C’est en raison de la fermeture des centres fiscaux que les contribuables ne sont pas en possession de cette pièce», précise Mamy Andriamiarizo du SNAIM.
Les grévistes affirment ne pas vouloir prendre les contribuables en otage mais agissent pour lutter contre les dilapidations des deniers publics. L’on apprend qu’une demande d’audience a été déposée il y a quelques jours auprès du Ministre des Finances et du Budget et aucune suite n’a encore été donnée. Aux dernières nouvelles, une assemblée générale des agents de l’Impôt se tiendra ce jour à Anosy.

C.R

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