JIRAMA : Serge Zafimahova dénonce l’incohérence des politiques publiques

JIRAMA : Serge Zafimahova dénonce l’incohérence des politiques publiques

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Dans une note stratégique, élaborée par le Club Développement et Ethique (CDE) portant sur «les enjeux et les perspectives de croissance et de développement après la Conférence des Bailleurs et des Investisseurs», l’incohérence des politiques publiques sectorielles, dont celle dans le secteur énergie, est mise à jour.Dans la note statrégique récemment publiée, Serge Zafimahova, président d’honneur et porte-parole du Think tank Club Développement et Ethique estime que la structure de prix de vente aux consommateurs du KWh d’électricité et du m3 d’eau de la JIRAMA doit être étudiée plus sérieusement plutôt que de prendre pour vrai les affirmations péremptoires de perte structurelle. En effet, les autorités politiques et les principaux responsables du secteur énergie ont toujours avancé que le problème de la société d’État de distribution d’électricité et d’eau JIRAMA est principalement dû à la vente à perte. Pour l’électricité en moyenne, 1 KWh est vendu à 427 ariary. Or, le prix de revient est de 947 Ar soit une perte de 520 ariary/KWh, selon les chiffres de 2016.
Pour l’eau, 1 m3 est vendu à 969 ariary. Or, le prix de revient est de 1217 Ariary soit une perte de 248 ariary/m3.
La mauvaise gouvernance serait notamment à l’origine de la situation de la JIRAMA, tous les «maux» y étant observés, de l’avis du CDE.
La JIRAMA recourt à la location de groupe électrogène, à la location de centrale ainsi qu’à l’achat d’énergie pour avoir de l’énergie. La note stratégique du Club Développement et Ethique précise que «depuis quelques années, le litre de gasoil acheté par la JIRAMA est nettement supérieur au prix du gasoil à la pompe chez le distributeur détaillant, la moyenne est autour de ±12%».
Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, dimanche dernier, Lantoniaina Rasoloelison, Administrateur Délégué de la JIRAMA avait confirmé cet achat à un prix supérieur au prix à la pompe en laissant entendre que cela devrait changer… Ce haut dirigeant de la JIRAMA avait indiqué que des appels d’offres pour l’approvisionnement de gasoil et de fuel lourd sont lancés depuis le début de ce mois de Mars.
Le Club Développement et Ethique soutient qu’en se ravitaillant en fuel oil lourd (Tsimiroro) auprès de Madagascar Oil, la JIRAMA diviserait au moins par 2 le coût du litre de carburant. Mais cette solution n’arrange ni les affaires des trafiquants de gasoil au sein de la société ni celle des politiques corrompues.

Propositions
Le pays doit investir dans la Recherche et dans le développement pour assurer son indépendance énergétique. Tous les minerais, composant les matériaux nécessaires aux énergies renouvelables (solaire, éolienne, etc.) sont disponibles à Madagascar. Il est possible de coupler une stratégie industrielle de fabrication d’éolienne, de solaire et autres avec la politique d’indépendance énergétique. Il suffit de réduire significativement les projets hydroélectriques en cours en investissant une partie pour développer la recherche et une autre partie pour soutenir les projets industriels liés à l’indépendance énergétique.

Recueillis par C.R

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