Mouvement Rohy : Le CIM a failli à sa mission

Mouvement Rohy : Le CIM a failli à sa mission

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Le mouvement Rohy, regroupant une centaine de sociétés civiles, n’est pas allé par quatre chemins pour constater de fiasco de la mission qui incombe au Centre Immatriculateur de Madagascar (CIM) quant au remplacement des permis de conduire et carte grise en biométriques. Au terme d’investigations menées par ce mouvement sur un échantillon d’usagers, pris au hasard et sur un certain nombre d’employés du Centre Immatriculateur, le constat est sans équivoque : «le CIM fait preuve d’incompétence avérée et la corruption règne en maître dans ces services».

300 000 Ariary pour une carte grise
Des 241 usagers pris à titre d’échantillon, 90% ont confirmé la prédominance des faits de corruption au sein de ce service public. Le phénomène de corruption a atteint son pic à partir du mois de septembre 2016, toujours selon ce rapport. En effet, avant septembre 2016, 10% des usagers avaient sollicité les services des fameux rabatteurs pour se faire délivrer leurs papiers. Ce chiffre est octuplé plus tard.
Si les droits requis pour la délivrance du permis biométrique sont fixés par l’Etat à 38.000 Ariary, certains usagers devaient débourser jusqu’à 300.000 Ariary auprès des rabatteurs, pour obtenir ce fameux document. Cette corruption s’est accentuée depuis quelques mois dès lors que le temps d’attente imposé s’est rallongé. En effet, depuis le mois de janvier dernier, il faut 20 jours d’attente pour se faire délivrer une carte grise biométrique.

Date butoir du 31 décembre 2017 contestée
Le mouvement Rohy fait savoir que le deadline fixé au 31 décembre 2017 pour le remplacement des permis de conduire et carte grise biométriques ne pourra être maintenu. En effet, selon l’enquête menée par Rohy, seuls 200 permis ou carte biométrique peuvent être délivrés chaque jour par les services du CIM. Au 2 février dernier, il restait encore plus de 171 000 permis de conduire à changer, rien que pour les automobilistes de la Capitale. Pour honorer cette date butoir, le CIM devra dès lors traiter et délivrer près de 900 permis chaque jour. Un chiffre encore loin de la capacité actuelle du CIM, estime le mouvement Rohy.

Des solutions
Les organismes des sociétés civiles, regroupés dans le mouvement Rohy ont suggéré des solutions pour remédier à ce problème. Deux suggestions méritent d’être examinées de près par les responsables étatiques.
Premièrement, Rohy suggère que la date butoir pour la délivrance de permis de conduire biométrique soit repoussée à 2018 et celle pour la délivrance de la carte grise biométrique soit élargie jusqu’en 2020. Cette suggestion résulte du contrat de 5 ans conclu entre l’Etat et la société CETIS qui s’occupe des papiers biométriques. En effet, selon les investigations de Rohy, le contrat court de 2013 à 2018 pour le remplacement de la carte grise et de 2015 à 2020 pour celui du permis de conduire.
La seconde solution avancée par Rohy est la dématérialisation des procédures. Le mouvement Rohy suggère le recours aux nouvelles technologies, comme Internet, pour constituer et remplir les dossiers. Il en serait de même pour le mode de paiement des droits, via le système de mobile banking ou autres modes de transfert d’argent.

Velo Ghislain

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