Passifs envers les pétroliers : 172 milliards Ariary à fin décembre

Avec la baisse drastique des prix internationaux du pétrole brut, la question qui se pose est : « une baisse des prix à la pompe serait-elle envisageable à Madagascar ? ». Différents paramètres doivent cependant être pris en compte. Des éclaircissements ont été apportés par l’Office Malgache des Hydrocarbures.

A Madagascar, la dernière révision des prix à la pompe remonte au mois de Juin 2019. Une baisse avait était appliquée suite à des négociations entre l’Etat et les pétroliers. Cela fait ainsi 11 mois que les prix demeurent inchangés. Sur le marché mondial, une hausse de prix du baril avait pourtant été constatée durant le dernier trimestre de l’année 2019. Les prix à la pompe à Madagascar auraient donc dû être revus à la hausse, mais ce ne fut pas le cas. Le blocage des prix a entraîné une différence entre les prix calculés et les prix appliqués à la pompe, générant des passifs envers les pétroliers. « A fin Décembre 2019, ces passifs se sont chiffrés à 172 milliards d’Ariary », précise Olivier Jean- Baptiste, Directeur Général de l’Office Malgache des Hydrocarbures (OMH). Durant les trois premiers mois de cette année 2020, ces passifs se sont dégradés. Mais actuellement, ils sont en baisse mais non apurés.
« Dans de nombreux pays, les prix à la pompe ont été revus à la baisse suite à la chute du cours du pétrole brut sur le marché international. Pourquoi Madagascar ne suit-elle pas cette tendance en appliquant également une baisse ? », se demandent bon nombre d’usagers. En effet, suite au ralentissement de la consommation liée à la crise sanitaire, le marché international a baissé de 38%, entraînant une chute des prix sur le marché mondial. Madagascar suit les prix des produits raffinés et le cycle d’importation est de 35 jours. Le prochain bateau est attendu pour début Juin.
La structure des prix tient compte de certains nombres de paramètres économiques notamment le taux de change et les cours internationaux ainsi que tous les frais relatifs à la chaîne d’approvisionnement. Hier, le niveau de stock était de 60 jours environ. Ce que nous consommons à un mois donné (m) est un produit arrivé deux mois auparavant (m-2). Le carburant que nous allons utiliser au mois de Juin prochain est ainsi un produit arrivé depuis le mois d’Avril dernier. Lorsqu’une baisse se produit sur le marché mondial, celle-ci ne se ressent que plusieurs mois plus tard.

Discussion permanente

Depuis le début du mois de Mai, une réduction mondiale de la production de pétrole brut a eu lieu pour rééquilibrer les prix. Le déconfinement et la reprise économique dans certains pays entraînent une hausse de la demande. De plus, le prix du baril augmente progressivement. Dans l’hypothèse où l’on baisse le prix à la pompe à Madagascar, il faudra ainsi s’attendre à ce que des hausses s’ensuivent dans les prochains mois. L’Office Malgache des Hydrocarbures (OMH) communique avec les autorités sur la structure des prix, le niveau des stocks… «Les choses sont discutées en permanence et on verra dans les semaines qui viennent qu’elles seront les décisions », précise Olivier Jean Baptiste, Directeur Général de l’OMH. Wait and see !

Claudia R.

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