Pêche crevettière : Madagascar maintient sa position

Pêche crevettière : Madagascar maintient sa position

 

L’or rose fait partie de l’une des richesses du pays.Une organisation se charge d’assurer une gestion responsable et durable des ressources et à placer les crevettes malgaches parmi les produits d’excellence sur les marchés extérieurs : le Groupement des Aquaculteurs et Pêcheurs de Crevettes (GAPCM) célèbre, cette année, ses vingt années d’existence.

«Le GAPCM vise la rentabilité économique pour ses membres, la prospérerité d’autres secteurs économiques connexes (compagnies pétrolières, banques, transports maritimes, prestataires en opérations douanières…) et le fait que des milliers d’ouvriers en bénéficient », nous précise Brunot Claude, président du groupement GAPCM. Interview.

– Ma-LAZA : Pourriez-vous apporter des précisions sur la position de Madagascar en matière d’exportation de crevette.
– GAPCM : Les exportations se maintiennent à leur niveau. Dans l’ensemble, il y a eu un léger fléchissement en raison de la concurrence internationale, mais globalement, Madagascar tient le coup.
Bien que la Grande île ne représente que 1% de la production mondiale, la crevette de Madagascar continue d’avoir la préférence des consommateurs grâce au travail laborieux destiné à assurer une bonne qualité et une bonne présentation du produit. Aujourd’hui, la crevette malgache est, comme l’on dit, « en haut du panier ».

– Ma-LAZA : Une baisse de la production a été relevée ces dernières années. Quelles pourraient en être les causes ?
– GAPCM : Il y a eu une baisse de la production qui est difficilement explicable de manière mathématique. Nous pensons qu’il y a eu un changement dans le milieu lui-même, une certaine surexploitation dûe à la pêche traditionnelle (…). Nous avons déjà procédé à une autorégulation au sein du GAPCM en ce sens qu’aujourd’hui, la flotte de pêche est réduite de moitié et nous avons diminué les temps de pêche pour préserver les ressources.
Mais il y a eu effectivement une baisse générale. De l’autre côté du Canal de Mozambique, il y a les mêmes effets, les mêmes phénomènes physiques que l’on ne maîtrise pas.

– Ma-LAZA : Le Groupement des Aquaculteurs et Pêcheurs de Crevettes de Madagascar célèbre ses vingt années d’existence. Pourriez-vous dresser un bilan de ces vingt années ?
– GAPCM : Les vingt années d’un groupement représentent une longue vie. Nous avons fait énormément de réalisations avec le seul objectif de défendre la profession, mais surtout de permettre la continuité des activités. Madagascar se trouve entourée de richesses et les crevettes en font partie. Il est important, pendant 50 ans, de bien conserver les richesses (…). Beaucoup de projets sont en cours. Nous allons militer et travailler pour une éco-certification de la pêche crevettière. Nous allons améliorer et privilégier le sort des mangroves qui constituent un nid privilégié des crevettes. On a beaucoup fait au niveau de la pêche. Nous avons respecté les délais de fermeture de la pêche et de la reproduction, nous évitons de capturer les tortues… Nous avons fait énormément de choses. Toutefois, il reste beaucoup à faire pour asseoir la position de la crevette malgache et lui faire retrouver sa position prépondérante d’il y a 10 ans.

– Ma-LAZA : Quels sont vos principaux défis pour les prochaines années ?
– GAPCM : Nous devons maintenir les ressources et assurer la gestion durable de l’aquaculture qui fait face à des problèmes de maladies. Il faut éviter la contamination du « white spot » et assurer le maintien de la production. Il importe également de maintenir un excellent dialogue avec l’administration et de travailler en symbiose pour gérer ensemble cette ressource.

C.R

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