Point de vue : Eternel bras de fer

Point de vue : Eternel bras de fer

Après  l’échec de la déchéance, des députés  anti Rajaonarimampianina tentent de censurer le gouvernement  Jean Ravelonarivo. Cette manœuvre était prévisible.  Nous sommes dans une logique de reconquête du pouvoir. Et cela, malgré que la HCC et la Communauté Internationale poussent à la roue pour arracher des protagonistes un pacte de responsabilité, un modus vivendi pour mettre le pays sur les rails de stabilité institutionnelle. Une sorte d’appel à la raison…
Oui, à Madagascar, en 55 années d’indépendance, stabilité signifie partage  plus ou moins équitable du gâteau. Nous avons un millier de responsables politiques qui sont des hommes de pouvoir et non des hommes d’Etat. Pourquoi cet acharnement à prendre part au pouvoir ? L’explication est toute simple et, généralement, elle est vérifiable en Afrique : avec le pouvoir (même un tout petit peu) cela inclut n’importe quelle fonction, on peut tout. Malheureusement,   dans notre pays, sauf faire le développement impactant sur le bien-être de toute la Nation.
Les députés, en empruntant la voie de la motion de censure, engagent donc un nouveau bras de fer. C’est peut-être un moyen de pression  contre  le Président de la République, mais l’intention, en elle-même, pourrait être assimilée à un casus belli. En tout cas, la clôture de la session de l’Assemblée est prévue ce jour. Elle risque de nous réserver des surprises.
On se souvient de la déclaration du Président au lendemain du verdict de la HCC désavouant la requête sur la déchéance. Après avoir lancé un appel à la concorde, il a  indiqué qu’il ne tolérerait plus  les actes de même acabit.
Une motion de censure équivaut à une rupture a priori d’un pacte  tacite encore inexistant, mais souhaité par la HCC et donnerait au Président de la République la liberté de prendre des mesures, comme la dissolution de l’Assemblée Nationale. Entre une Assemblée frondeuse et imprévisible, et son gouvernement, pour le Chef de l’Etat, il n’y a pas photo, selon les analystes. Et s’il veut corriger, en tout pragmatisme et logique politique de stabilité, il attendra les résultats des prochaines communales, pour toiletter éventuellement le gouvernement. Changer de gouvernement et être prompt à remanier, là, c’est un vrai signe d’instabilité. Pour ne pas dire autre chose…

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