Point de vue : Un embrasement politique

Une fin de semaine agitée en matière de calculs politiques. C’est ce qui se traduit de la crise institutionnelle qui s’installe dans le pays. Les derniers jours, voire, les dernières heures de la seconde session ordinaire du parlement ont été caractérisées par des études marathon de plusieurs textes. En une journée, les députés et les sénateurs ont voté 7 projets de loi dont des ratifications. Force est de constater tout de même que les projets de loi de ratification des ordonnances n’ont pas été déposés auprès du parlement durant la seconde session ordinaire 2019 conformément aux prescriptions de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). En effet, dans sa décision n°05- HCC/D3 du 13 février 2019 concernant la loi n°2019-001 déléguant le pouvoir de légiférer au Président de la République, il est stipulé dans son article 5 que les projets de loi de ratification des ordonnances doivent être déposés au Parlement au cours de sa seconde session ordinaire de l’année 2019.
La politique a aussi fait des victimes, du moins dans les deux Chambres du Parlement. La Secrétaire Générale du Sénat a été empêchée d’entrer à Tsimbazaza et encore, elle a été bousculée par des éléments des forces de l’ordre. Un second point dont la pratique n’est pas très catholique. Et encore, le projet de loi relatif à la lutte contre la violence basée sur le genre a été adopté sans amendement par les députés et quelques heures plus tard, comme par hasard, c’est une femme qui en est victime des agissements notoires de la petite guéguerre politico-politique. L’on se demande maintenant, qui aurait pu sonner l’ordre de bousculer cette dame ? Est-ce là la volonté de voter une loi sensée donner un peu mieux de respect aux descendantes d’Eve ? Rappelons d’ailleurs que la réussite de l’adoption de ce projet de loi avait nécessité des moyens de lobbying importants pour y parvenir, notamment l’engagement des joueurs des Barea de Madagascar, mais aussi l’engagement personnel de la Première Dame Mialy Rajoelina. Celle-ci qui a mené plusieurs campagnes de sensibilisation visant à condamner la violence contre les femmes et enfants.
En tout cas, il appartient à l’Exécutif de réagir. Le projet de loi portant loi des finances 2020 devient source de discorde. De ce fait, le projet de loi qui n’a pas fait l’objet de consensus auprès des deux Chambres du Parlement lors de la session budgétaire pousse l’Exécutif, notamment le Président de la République, à légiférer par voie d’ordonnance si l’on se réfère à la Constitution et à la loi organique 2004 –007 DU 26 Juillet 2004 sur les lois de Finances.
Tout ceci pour dire qu’il appartient à nos acteurs politiques de démontrer leur cohérence avec leurs actions et leurs propos. N’oublions pas que ce sont les 25 millions de Malgaches qui en sont concernés.

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