Président du groupement patronal : “La survie des entreprises n’est pas une prioritée de l’Etat”

Consternés. Tel est le sentiment éprouvé par de nombreux d’opérateurs du secteur privé. Asphyxiées par la crise sanitaire depuis plusieurs mois, les entreprises n’avaient comme seul espoir que le plan de mitigation. Un projet qui semble, cependant… tombé à l’eau.

“Force est de constater que la survie des entreprises ne constitue pas une priorité des dirigeants, alors que le secteur privé est le moteur de l’économie», déplorent des présidents de groupements patronaux. Aucune mention du secteur privé n’a été faite lors de la dernière intervention télé­visée du Président de la République. Par ailleurs, le plan de mitigation élaboré à partir des propositions du secteur privé n’attendait plus que la validation du Conseil des ministres. « Mais il s’est heurté à un refus », indique Thierry Rajaona, président du Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM). Trois ministères ont pourtant été présents pour amorcer le processus le 7 Avril dernier, à savoir le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (MICA), celui de l’Economie et des Finances (MEF) et le ministère de l’Emploi, de la Fonction Publiques et des Lois Sociales (MEFPLS).
Le plan de mitigation s’articulait autour de trois axes dont la sauvegarde de l’emploi (indemnisation des pertes de salaires, soutien au télétravail…), le soutien aux entreprises et le soutien à l’évolution de l’entreprise. Mais le gouvernement n’a pas accordé son feu vert. «De nombreuses entreprises sont actuellement en chômage technique et les employés sont les premières victimes. Ils sont confrontés à des difficultés majeures », indique Hery Lanto Rakotoarisoa, président du Grou­pement des Entreprises Franches et Partenaires (GEFP). « Les travailleurs n’ont plus d’économie pour leur permettre de faire face à leurs besoins quotidiens. Qu’adviendra-t-il des employés qui se retrouvent sans travail et sans salaire ? Faute de mesures d’urgence de protection de l’emploi et des revenus des salariés, une explosion sociale est à craindre », estime Andrianavalomanana Razafiarison, président du groupe­-
ment du patronat malagasy (FIVMPAMA). «S’ils ne vont pas mourir du coronavirus, ils mourront de faim », redoutent les groupements.
Des entreprises continuent pourtant de fonctionner dans des conditions très précaires. Compte-tenu des problèmes de trésorerie auxquels le secteur privé fait face, les opérateurs demandent une annulation du paiement des charges fiscales, entre entres, plutôt qu’un simple report d’échéances.

Plan multisectoriel

De source informée, le gouvernement est en train de consolider les différents plans sectoriels de réponse au COVID-19 en un seul programme d’urgence de nature multisectorielle. Il devrait intégrer quelques points inscrits dans le plan de mitigation. Les principales attentes du secteur privé seront-elles retenues ? Les groupements patronaux souhaitent la mise en place d’un comité de veille économique regroupant les opérateurs économiques et l’administration pour faire régulièrement le point de la situation. Quant au secteur privé, il espère toujours le soutien de l’Etat.

Claudia R.

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