Revue stratégique : Mettre fin à la faim

Les problèmes liés à la faim à travers le monde préoccupent au plus haut niveau les dirigeants du monde entier qui ont fait de l’élimination de la faim (la Faim Zéro ou Objectif de Développement Durable 2, ODD2) l’un des objectifs majeurs du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

La prévalence de la sous-alimentation à Madagascar durant la période 2014-2017 est estimée à environ 42%. La pauvreté alimentaire ou proportion de la population n’atteignant pas le niveau minimum d’apport calorique (2133 Kcal par jour), s’élève à près de 56%. Dans le monde, l’objectif est d’éliminer la faim à l’horizon 2030, conformément à l’Objectif de Développement Durable.
Le Gouvernement Malagasy, par le biais du Ministère de l’Economie et du Plan (MEP), a lancé en août 2017 un processus d’examen stratégique national «Faim Zéro» avec l’appui du Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies à Madagascar. Cet exercice qui vise à identifier les défis majeurs que Madagascar doit surmonter pour réduire la faim à zéro d’ici 2030, recense les lacunes au niveau des interventions, des ressources investies et des capacités institutionnelles à l’échelle nationale et propose des domaines d’actions prioritaires dans lesquels toutes les parties prenantes pourraient intervenir pour appuyer le pays vers la réalisation de l’ODD2.
La cérémonie de remise de la revue stratégique de la faim zéro s’est tenue hier en présence dur le Ministre de l’Economie et du Plan Napetoke Marcel Arsonaivo, le Représentant du PAM à Madagascar Moumini Ouedraogo et le sénateur Kolo Roger, en tant que «lead
convener». Même si les politiques, plans, programmes et projets en sécurité alimentaire et nutritionnelle révèlent un engagement progressif du pays dans la considération de ces problématiques, les intervenions y afférents présentent encore des failles, des lacunes et des imperfections.
Les lacunes se situent principalement au niveau des cadres d’intervention, de la mobilisation des ressources, de la mise en œuvre et de la coordination des activités et de leur suivi et évaluation. Pour y pallier, différentes recommandations ont été émises. Il importe de lutter contre la malnutrition aigüe et la malnutrition chronique et de renforcer la disponibilité, l’accès et l’utilisation des aliments à haute valeur nutritionnelle. L’accès et l’utilisation des services de santé, l’accès à l’eau potable et le recours aux pratiques d’hygiène et d’assainissement adéquates doivent être améliorées. Un ancrage institutionnel de l’Office National de Nutrition ONN en tant que coordinateur multisectoriel de la nutrition est aussi requis. Il ne faut pas que l’ONN soit à la fois un organe de coordination et d’exécution a indiqué le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage Harison Randriarimanana. Il est indispensable également de mobiliser toutes les ressources possibles tout en se focalisant sur les financements internes, renforcer la sécurité dans les zones rurales et entretenir et construire les infrastructures dans les zones rurales. Enfin et non des moindres, il faut assurer la viabilité des systèmes de production alimentaire et mettre en œuvre des pratiques agricoles résilientes.

C.R

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