SEFAFI : La laïcité de l’Etat en danger

SEFAFI : La laïcité de l’Etat en danger

Politique et Foi vont de pair et sont même complémentaires. A preuve, la présence des politiciens à la grande messe célébrée à Mahamasina par le Secrétaire d’Etat du Vatican, le cardinal Pietro Parolin. Mais ce dernier se serait-il seulement aperçu d’un fait insolite ?…

La laïcité est mise à rude épreuve dans le pays, d’après le communiqué publié par le SEFAFI (Sehatra Fanaraha-maso ny Fiainam-pirenena) intitulé «Quelle laïcité, à Madagascar?». Cette société civile a analysé l’événement du dimanche 29 janvier, au stade de Mahamasina, Antananarivo, où avait été célébrée la grande messe par le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège. Cet événement religieux avait été organisé dans le cadre du cinquantenaire des relations diplomatiques entre Madagascar et le Saint-Siège et pour signifier aux fidèles de l’Église catholique toute l’attention que leur porte le Pape François. Mais la portée spirituelle de l’évènement a été occultée par deux faits divers qui donnent à réfléchir, d’après le SEFAFI.
La présence de politiciens dont l’affiliation et le comportement sont sujets à caution, à commencer par les anciens Chefs d’État et celui en exercice, ont fait tiquer le SEFAFI. «La messe est la célébration liturgique des baptisés. Pendant les premiers siècles de l’Église, les non-baptisés étaient renvoyés après la liturgie de la Parole, la liturgie du Sacrement étant consacrée aux seuls baptisés. Autres temps, autres mœurs. Pour autant, une Sainte Eucharistie peut-elle être prétexte à manifestation politique ? Tous les politiciens qui ont ruiné le pays depuis l’indépendance étaient là, sans distinction d’appartenance confessionnelle, chacun cherchant à se faire remarquer : diffuser sa photo prise dans un tel cadre est un argument sans prix pour les prochaines élections», explique le SEFAFI.
Le comportement, quelque peu singulier, du Premier ministre a été évoqué par le SEFAFI. Elle a rapporté l’information relayée par la presse locale. «Les fidèles catholiques avaient été choqués du comportement du Premier Ministre Mahafaly Olivier Solonandrasana. Effectivement, la messe s’est déroulée dans une ambiance sereine, mais un geste, insolite du Premier ministre, n’avait pas échappé à l’attention des invités et des téléspectateurs.Durant la Communion, l’homme d’Etat a pris l’Hostie, puis a reculé de quelques pas, avant de glisser subrepticement l’Hostie sacrée… dans sa poche. L’Eucharistie, au cours de laquelle le prélat distribue l’Hostie, étant un Saint-Sacrement de la confession catholique, un tel geste est alors considéré comme une insulte. Prendre l’Hostie, lors de la Communion, n’est pas une obligation ni une contrainte pour qui que ce soit. Si le PM est de confession adventiste, il n’est point tenu de prendre l’Eucharistie et pouvait seulement s’abstenir de ce rituel catholique», rapporte le SEFAFI.
C’est dans de telles circonstances, singulières, que la laïcité de l’Etat est bien remise en question…

Vola R

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