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Blanchiment de capitaux à Madagascar : Seuls 3 dossiers sur 130 traités par le SAMIFIN ont abouti à des condamnations

Blanchiment de capitaux à Madagascar : Seuls 3 dossiers sur 130 traités par le  SAMIFIN ont abouti à des condamnations

En 2016, le SAMIFIN a traité 130 dossiers. Parmi ces dossiers traités seuls 3 ont abouti à des condamnations. Un chiffre éloquent quant à l’efficacité de la politique de lutte contre le blanchiment d’argent à Madagascar. En effet, le directeur général du SAMIFIN a indiqué clairement que le cadre juridique actuel handicape sérieusement leur travail. En effet, toujours d’après le directeur général, on assiste actuellement à un autre genre de transfert d’argent qui échappe à tout contrôle juridique. Lamina Boto Tsara Dia a notamment parlé de ce qu’on appelle «mobil banking».
«Ce genre de transfert est très difficile à détecter. Parfois, les malveillants ne procèdent qu’à un seul transfert ou des transferts de petites sommes qui n’éveillent pas le doute», a fait savoir le directeur général du SAMIFIN.
Même si le SAMIFIN collabore avec les banques, la douane et le service des impôts, sa tâche est loin d’être facile. Le problème est que, actuellement, le blanchiment d’argent ne passe plus par le système financier traditionnel.
Par ailleurs, la vente des produits agricoles malgaches favorise également le blanchiment d’argent. En effet, selon les explications du directeur général, des opérateurs osent acheter ces produits à un prix élevé. Ils exportent ensuite ces produits à l’extérieur même sans bénéfice. L’essentiel est que l’argent de cette vente revienne au pays, ainsi l’argent sale est blanchi. a expliqué le directeur général.
Une évaluation conduite par l’ESAAMLG (Eastern And Southern Africa Anti-Money Laundering Group) et la Banque Mondiale est en cours à Madagascar dans le cadre du renforcement de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
L’équipe évaluatrice est divisée en deux. L’une s’occupe de l’évaluation du cadre légal et institutionnel. L’autre se charge de la mise en place des mesures préventives et de la supervision. L’objectif de cette évaluation mutuelle est de connaître le niveau de conformité et d’effectivité de l’ensemble du dispositif de LBC/FT par rapport aux normes internationales. A l’issue de ce processus, des recommandations seront formulées pour permettre à Madagascar d’élever son niveau de conformité.

Velo Ghislain


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