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Christine Razanamahasoa : “Une révision de la Constitution n’est pas opportune”

Christine Razanamahasoa : “Une révision de la Constitution n’est pas opportune”

Le député Christine Razanamahasoa, ancien ministre de la Justice et non moins un des concepteurs de la Constitution de la Quatrième République, s’est exprimé sur le projet de révision de la Constitution, envisagée par le pouvoir actuel. Ce parlementaire, élu sous la bannière du MAPAR, désapprouve l’organisation du référendum constitutionnel avant les présidentielles de 2018. Interview.

Ma-LAZA : Le pouvoir en place envisage de réviser la Constitution avant les présidentielles de 2018. Qu’en pensez-vous ?
Christine Razanamahasoa : Pour nous, MAPAR, réviser la Constitution avant les présidentielles ou les législatives de 2018, n’est pas opportun. Le régime en place a exprimé ses préoccupations quant aux délais fixés par l’article 47 de la Constitution. A mon avis, l’article 47 de la Constitution est sans équivoque en ce qui concerne les dates du premier et du deuxième tour des présidentielles. Le premier tour doit avoir lieu 60 jours au moins et 30 jours au plus tard avant l’expiration du mandat du Président de la République en exercice. Normalement, le premier tour des présidentielles devrait avoir lieu entre le 25 novembre et le 25 décembre 2018. Au sujet du second tour, les votes devraient avoir lieu un mois après la proclamation des résultats du premier tour. Organiser un référendum constitutionnel ne sera qu’une perte de temps et un prétexte avancé par le régime pour rallonger le mandat du Président de la République.

Ma-LAZA : Un an avant les présidentielles, les lois électorales ne sont toujours pas adoptées et le calendrier électoral n’est pas encore publié. Comment concevez-vous cette situation ?
Christine Razanamahasoa : Force est de constater que la CENI s’attelle actuellement aux préparatifs et a montré sa volonté d’organiser le scrutin présidentiel, qui sera la seule élection de 2018. Si on laisse à la CENI le soin de proposer la date des élections, je pense qu’il n’y aura pas de retard. De plus, la population aspire à aller vers les élections en 2018.

Ma-LAZA : Nous sommes en pleine révision annuelle des listes électorales. Le MAPAR contribue-t-il aux campagnes de sensibilisation de la population en ce sens ?
Christine Razanamahasoa : L’inscription des électeurs dans la liste électorale reste un élément central du cycle électoral. Pour s’assurer d’une forte participation des électeurs à l’enrôlement, l’inscription dans la liste électorale est une étape cruciale du processus électoral. Bien évidemment, le MAPAR mène une campagne de sensibilisation des électeurs en vue de l’enrôlement massif des électeurs dans le fichier électoral. Actuellement, les électeurs peuvent consulter via internet, leur nom dans la liste électorale, grâce aux efforts concédés par la CENI. Cela devra faciliter la vérification des listes électorales. Je profite de l’occasion pour louer cette initiative de la CENI.

Ma-LAZA : Nous venons de fêter Noël, comment concevez-vous ces fêtes ?
Christine Razanamahasoa : Des fêtes moroses… Les Malgaches n’étaient pas en mesure de fêter Noël comme il se doit. La forte inflation affecte la majorité des ménages. C’est inconcevable que le prix d’un sac de 50kg de riz s’achète actuellement à 100.000Ariary !… De plus, l’insécurité atteint tout le pays et ne cesse de s’aggraver. 2017 est une année de souffrances pour les Malgaches, ils comptent sur les présidentielles de 2018 pour élire celui ou celle qui apporterait le développement concret au pays.

Recueillis par Vola Ravoavy

 


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