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Emirates, Qatar : “Les clauses de non-concurrence doivent être respectées”, selon Eric Koller

Les informations selon lesquelles Emirates Airlines envisage de desservir Madagascar ont défrayé depuis peu les chroniques. Cette compagnie du Golfe a en effet déposé sa demande de droit de trafic auprès de l’Aviation Civile de Madagascar afin d’ouvrir une ligne Dubaï – Antananarivo. Elle n’est pas la seule, Qatar Airlines semble également intéressé par la grande île.

“Il faut que les règles du jeu soient respectées”. Telle est la réaction du Président du Conseil d’Administration de la compagnie Air Madagascar, Eric Koller, interrogé sur la demande de droit de trafic soumise par le géant Emirates Airlines à l’ACM. L’on apprend par ailleurs que cette compagnie aérienne du Golfe prévoit d’augmenter son nombre de vols sur le continent africain, à partir du second semestre, notamment au Casablanca et en Accra. De surcroit, elle entend renouveler sa flotte au cours de l’exercice 2019-2020.
Eric Koller ne manque pas de préciser que le contrat conclu en 2017 par la compagnie nationale avec son partenaire stratégique Air Austral contient une clause de non concurrence. Le PCA d’Air Madagascar estime que le gouvernement doit respecter cette clause qui dispose notamment que pendant trois ans, on ne devrait octroyer de droit à quiconque. Il semble cependant optimiste en soulignant par exemple qu’avec le nouveau gouvernement, il n’y a plus eu de fréquences supplémentaires accordées à l’Ethiopian Airlines. Ce responsable espère ainsi que le gouvernement va jouer en faveur de la compagnie nationale qui constitue un fleuron pour Madagascar.
Notre interlocuteur a insisté sur le fait que le business plan doit être suivi à la lettre pour retrouver les fondamentaux que sont la ponctualité, la régularité et la sécurité. Nul besoin de rappeler que le plan de transformation «Alefa 2027» d’Air Madagascar adopté avec son partenaire stratégique Air Austral prévoit une première phase de redressement d’une durée de trois ans (2017-2020), et une seconde phase (2020-2027) qui sera une phase de croissance, tablant à terme sur un chiffre d’affaires de 420 millions USD, avec un taux de rentabilité de 4,6%. «Il reste un an et demi pour permettre à la compagnie d’être forte pour voir comment faire face à la concurrence». Avec toutes les compagnies qui sont déjà présentes à Madagascar, l’open sky est déjà effectif de l’avis de notre interlocuteur. Néanmoins, il faudrait attendre que les trois ans soient écoulés (nous en sommes à la moitié) pour que le nombre de fréquence de vol des autres compagnies puisse être multiplié, que des code-share soient réalisés et que des droits de trafic puissent être octroyés à de nouvelles compagnies comme Emirates Airlines ou encore Qatar.
Plus d’uns craignent que les petites compagnies sont vouées à disparaitre petit à petit. D’autres estiment que pour faire face à de grandes compagnies, il faudrait se mettre autour d’une table pour voir comment Air Madagascar, Air Austral et Air Mauritius peuvent devenir une compagnie forte de l’océan indien.

Claudia R.


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