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Fanja Razakaboana : “Les cinq derniers mois ont été une période de turbulence”

« La crise Covid 19 : point de vue des femmes actives dans la société civile et politique ». C’est le thème de la conférence virtuelle organisée par le Rotary Club Antananarivo Ivandry, avec des intervenantes de Madagascar et de l’étranger.

A l’instar d’autres pays du monde, Madagascar traverse une crise sanitaire, sociale et économique. « Les cinq derniers mois ont été une période de turbulence. On ne pensait pas que la gestion de cette crise sanitaire allait durer autant et que le confinement toucherait autant d’entreprises, notamment les entreprises dirigées par les femmes, qui sont les plus durement affectées » s’est exprimée Fanja Razakaboana, Présidente du Groupement des Femmes Entrepreneurs de Madagascar GFEM lors d’une conférence virtuelle organisée par le Rotary Club Antananarivo Ivandry.
Les entreprises dirigées par les femmes sont généralement des micro, petites et moyennes entreprises. « A ce jour, plus de 40% d’entre elles sont menacées de faillite » a-t-elle enchaîné. « Des accompagnements ont été proposés aux entreprises, notamment des prêts à taux réduit et des reports d’échéance fiscale, mais cela n’a pas été forcément adapté aux opérateurs économiques ».
« Des entreprises ont jonglé tant bien que mal avec une multitude de priorités et de défis inédits. Il fallait gérer au mieux les impacts de cette crise et redéfinir les priorités pour maintenir les activités. A Madagascar, plusieurs entreprises ont dû revoir leur mode opératoire pour s’adapter à la situation. Il y a eu des entreprises qui sont nées, d’autres qui survivent et d’autres qui ont fermé leurs portes » a-t-elle conclu.
« Aujourd’hui malgré une tendance descendante, nous demeurons dans l’incertitude, aussi bien concernant l’évolution de la pandémie elle-même que sur la sortie de crise sur le plan économique tant à Madagascar qu’à l’internationale » a noté pour sa part Larissa Ratsiraka, Présidente du Rotary Club Antananarivo Ivandry. Un besoin de concertation et d’échange est crucial pour amorcer une véritable reprise de l’économie à l’échelle planétaire. C’est d’ailleurs dans ce cet esprit que cette conférence virtuelle a été organisée.
Juriste de formation et collaboratrice d’élus, Mathilde Rouland estime que les femmes sont peu entendues. Pour sa part, Aina Kuric, Député de la Marne ne manque pas de préciser que les chefs d’entreprise ont besoin de visibilité. «Des aspects demeurent flous, faute de connaissance de développement de la pandémie, (il y aura-t-il une nouvelle vague, qu’en est-il du vaccin…), ce qui ne permet pas aux entreprises d’avoir une visibilité et de se projeter dans la relance ».
Il faut reconnaître selon Marie Christine Oghly, Présidente des Femmes chef d’entreprises mondiales, que ce qui semblait extrêmement difficile en temps normal est devenu possible dans une situation d’urgence, comme c’est le cas du télétravail. Elle a par ailleurs mise en exergue la combativité des femmes chefs d’entreprises, tout en notant la solidarité des femmes chefs d’entreprises qu’elle a pu constater à Madagascar « Seules nous sommes invisibles, Ensemble nous sommes invincibles » s’est -elle exprimée.
Pour Fanja Razakaboana, il va falloir s’adapter et à vivre avec ce virus tout en internalisant les gestes barrières et d’autres protocoles dans le quotidien. Elle espère que les entreprises vont se relever tout en limitant les pertes de revenu et se repositionner pour relancer leur croissance une fois que la pandémie sera enrayée.

Claudia R.


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