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Impact de la pandémie : Le secteur du BTP s’écroule
Aucun secteur de l’économie n’est épargné par la crise sanitaire. Selon un adage, « quand le bâtiment va, tout va », mais a contrario, lorsque l’économie plonge, le secteur du bâtiment et des travaux publics s’écroule. Le Syndicat des Entrepreneurs du Bâtiment et des Travaux Publics SEBTP a fait le point de la situation hier, lors d’une réunion qui s’est tenue à l’Ibis Ankorondrano.
“De nombreuses entreprises de BTP sont actuellement en veilleuse ». C’est le constat général fait par le Syndicat des Entrepreneurs du Bâtiment et des Travaux Publics SEBTP. «Si la situation se poursuit, sans aucune amorce à travers le lancement d’appels d’offres auxquels les membres peuvent soumissionner, près de 60% des entreprises risquent de fermer » selon les précisions apportées par Hary Andriatefihasina, Président du SEBTP. Ce syndicat regroupe 80 entreprises avec 6.000 emplois directs et 12.000 emplois indirects. Il représente 90% du chiffre d’affaires global du secteur BTP à Madagascar, chiffre d’affaires réduit de 50% avec la crise sanitaire. Près de la moitié des employés sont soit au chômage technique, soit en arrêt de travail poursuit notre interlocuteur.
Les entreprises du BTP ont subi durement les impacts de la crise sanitaire liée au coronavirus depuis le mois de février dernier. « La première difficulté pour les entreprises était l’approvisionnement des produits et matériels depuis l’étranger ».Par la suite, avec le confinement qui a débuté le 20 Mars, les entreprises ne pouvaient plus travailler à Antananarivo en raison des mesures de restriction et ont rencontré des difficultés pour envoyer des ouvriers sur leurs chantiers à Toamasina et Majunga entre autres. Ces entreprises sont carrément asphyxiées.
Plan multisectoriel d’urgence
Le président de la République a annoncé la prochaine tenue d’une rencontre avec les entreprises du BTP. Les attentes du SEBTP par rapport au plan multisectoriel d’urgence actuellement en gestation sont nombreuses. «La trésorerie constituant un problème majeur, des appuis doivent être apportés à travers des taux préférentiels par exemple». Des mesures doivent également être prises au profit des employés. Le syndicat a par ailleurs laissé entendre que les entreprises locales ne devraient pas être la cinquième roue du carrosse mais qu’elles devraient jouer un rôle majeur dans les différents projets de construction dans le pays. Après la crise, le recours aux entreprises locales permettra d’assurer plus vite la reprise. Force est de constater que l’on n’octroie généralement que de petits marchés aux entreprises locales, même si professionnellement et techniquement elles ont la capacité de réaliser de grands projets. «Pour des grands marchés, il serait d’ailleurs possible pour les entreprises de s’unir dans un groupement » précise Thierry Rabenja, Vice-Président du SEBTP.
Les entreprises du bâtiment connaissent des problèmes depuis des années précise Boillat Jacques, patron de l’entreprise Construct. « L’entreprise de construction dans le cadre formel est vraiment un calvaire à vivre et il faut aimer passionnément son métier pour continuer à travailler. Toutes les entreprises du bâtiment sont à sec. Avec la crise c’est encore pire, les fonds de roulement qui permettent à une entreprise de travailler ont fondu.». Il reste cependant optimiste malgré cette crise sanitaire et économique inédite. «Nous serons là pour continuer et sortir de la crise encore plus fort » avance-t-il.
Claudia R.
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