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Insuffisance rénale : Appel de détresse des malades

Les dialyses sont indispensables à ceux qui souffrent d’insuffisance rénale. Mais cela nécessite des moyens financiers considérables. Les malades sont désemparés. Aux côtés de ceux qui lancent des appels aux généreux donateurs, nombreux sont ceux qui lancent un appel de détresse à l’Etat pour faciliter l’accès aux dialyses.

Agée de 26 ans, Prisca Rasoloarimanana souffre d’insuffisance rénale. «Les reins assurent une fonction vitale à l’organisme : l’élimination par les urines des déchets de la circulation sanguine. En cas d’insuffisance rénale terminale, les reins ne peuvent plus assumer cette fonction, et il est nécessaire de recourir à la dialyse » expliquent les professionnels de santé. Prisca elle, doit effectuer trois séances de dialyse par semaine depuis novembre 2018. «Il faut plus de 200.000 Ariary par séance, et nous devons donc débourser au moins 600.000 Ar par semaine. Il arrive que je saute des séances. Parfois, par faute de moyens, je n’en effectue qu’une». Ce qui n’est pas sans conséquence sur son état de santé.
Le contexte actuel ne fait qu’aggraver les difficultés sanitaires auxquelles elle fait face. « Avec la crise sanitaire, mes parents sont au chômage technique. Nous devons pourtant payer le loyer, les factures de la Jirama… De plus, nous n’avons pas de voiture et faute de moyen de transport en cette période, nous louons un véhicule aller-retour depuis Andoharanofotsy jusqu’à Befelatanana pour chaque séance de dialyse. Ce qui génère des dépenses supplémentaires de 40.000 Ar. Nous commençons même à vendre nos biens», confie-t-elle, d’une voix profondément peinée.
Ceux qui souffrent d’insuffisance rénale sont vulnérables mais sont aussi confrontés à des difficultés financières sans pareil. «Nous souffrons et nous n’obtenons pas d’aide », déplore Prisca. Si sa voix pouvait se faire entendre, elle demande à ce que «les dialyses puissent se faire gratuitement et que les transplantations rénales puissent se faire à Madagascar ».

Association Rénale de Madagascar

Le cas de Prisca n’est pas isolé. «Aussi bien les dialysés que les transplantés sont désemparés » note Herilala Djani Leroy André Rajaonary, président de l’Association Rénale de Madagascar. L’ARM vise d’une part à sensibiliser sur le mode de vie à adopter pour prévenir une maladie rénale. D’autre part, l’Association conseille et accompagne ceux qui doivent effectuer des transplantations à l’étranger dans les différentes démarches à suivre.
Selon ses dires, le projet de l’Etat pour la mise en place d’un Centre de Dialyse devrait être accéléré pour que les séances de dialyse soient accessibles, si la gratuité n’est pas possible, compte-tenu des consommables à utiliser. «Depuis le début du confinement, les membres se plaignent de la hausse du coût d’une séance de dialyse qui coûte globalement entre de 250.000 et 300.000 Ar. Pour leur part, les transplantés, doivent prendre des médicaments à vie. Mais les médicaments font défaut depuis la fermeture des frontières et les membres se partagent le peu de stock entre eux » précise notre interlocuteur. Généralement, un achat groupé se fait tous les six mois lorsqu’une personne se rend à l’étranger. Mais avec la suspension des vols, cela n’est plus possible. L’envoi par cargo est pourtant exorbitant.
Parmi les membres de l’ARM, on recense treize (13) transplantés. Deux de ses membres qui se sont rendus en Inde pour une transplantation rénale sont actuellement bloqués sur place à cause de la fermeture des frontières. «Pour faire face à toutes ces difficultés, nous demandons à l’Etat de voir de près la situation préoccupante des dialysés et des transplantés » lance le président de l’ARM.

Claudia R.


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