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Pauvreté persistante à Madagascar : La Banque Mondiale en décortique les causes

Pauvreté persistante à Madagascar : La Banque Mondiale en décortique les causes

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En 2012, les Malgaches n’avaient pas vu d’amélioration sensible de leur bien-être : 70,7 % d’entre eux vivaient dans la pauvreté. C’est ce qui ressort du rapport de la Banque Mondiale intitulé «Variations de fortune et persistance de la pauvreté à Madagascar: récentes découvertes» présenté hier dans le cadre du Knowledge Fair de la Banque Mondiale.
Parmi les causes citées par Theresa Osborne, Economiste principale de la Banque Mondiale, l’on peut citer les chocs climatiques, la chute de la rentabilité agricole, la détérioration des conditions de transport mais également la politique du gouvernement face à la hausse des prix mondiaux des produits. Les mesures entreprises par le gouvernement pour assurer la stabilité du prix du riz n’ont pas permis aux producteurs nationaux de profiter de l’augmentation des prix mondiaux du riz, compte tenu de l’importance des coûts des intrants, et ont conduit à une baisse de leurs bénéfices. Les coûts de transport d’un sac de 50 kg de riz ont augmenté de 42% et le temps requis pour atteindre un marché urbain a doublé à près de 12 heures.
Les personnes les plus pauvres de Madagascar ont subi une diminution conséquente de leur bien-être entre 2005 et 2012, alors même que leur situation s’était améliorée entre 2001 et 2005. Entre 2001 et 2012, la population avait réagi aux fluctuations économiques et aux chocs climatiques en migrant d’abord, vers le secteur agricole et, ensuite, vers les activités non agricoles en 2012.
Par ailleurs, la dimension genre désavantage les femmes. Les hommes ont plus d’opportunités à accéder aux activités les plus rentables. En général, les hommes bénéficient d’un revenu de 37% plus élevé que les femmes. Bien qu’une légère amélioration des salaires ait été relevée, cela n’a profité qu’aux hommes.
Le rapport souligne, par ailleurs, que les micro-entreprises ne parviennent pas à augmenter leur productivité ni leurs bénéfices à cause de la pauvreté généralisée, de la faible demande pour les biens et services non-agricoles, de la performance de la main-d’œuvre et des difficultés à rembourser les emprunts. Ces entreprises, qui emploient la vaste majorité des travailleurs non-agricoles, ne peuvent donc ni croître, ni générer davantage d’emplois, ni augmenter les salaires.
Suggestions
Pour réduire la pauvreté, il est essentiel d’améliorer les connections routières et l’accès à l’électricité dans les communautés pour stimuler les activités de production non-agricoles. Selon les précisions de Nadia Belhaj Hassine, économiste principale de la Banque Mondiale, des consultations se tiendront avec le gouvernement afin de mettre en place les réformes et envisager les supports adéquats pour sortir de cette situation.
Les données utilisées ont été recueillies par l’INSTAT avec le soutien des Nations Unies et de la Banque Africaine de Développement ainsi que la BAD. Pour Coralie Gevers, responsable des opérations de la Banque Mondiale de Madagascar, l’une des priorités doit porter sur le recensement général de la population, qui constitue un outil de prise de décision.

C.R


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