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Point de vue : Notre culture impactée par la Covid-19

La pandémie de la Covid-19 a durement affecté Madagascar dans son économie et son système social. Depuis le 23 mars, date de la décision du premier confinement des zones les plus peuplées du pays, les regroupements familiaux, les célébrations religieuses et cultuelles ainsi que les veillées funèbres ont été interdits. Comme les liaisons entre la capitale et les provinces ont été coupées, les enterrements en dehors de la Région Analamanga n’étaient pas autorisés particulièrement pour les décès dus au coronavirus. Un coup dur pour un Malgache qui ne peut être inhumé dans sa terre d’origine, mais qu’il fallait accepter au nom de la préservation de la famille et des proches contre le virus.
La pandémie a fortement progressé de juillet à août, période des rituels de retournement des morts, une pratique ancestrale à laquelle bon nombre de Malgaches restent attachés. Une situation qui n’a pas laissé d’autres choix aux autorités que de verrouiller à nouveau Antananarivo afin de contrôler la maladie qui a déjà tué une centaine de personnes et infecté des milliers d’autres en seulement 60 jours. Les Malgaches devaient ainsi se résigner à reporter toute forme de célébrations rituelles du « famadihana ».
L’impact ne peut être ignoré puisque les affaires ont tourné au ralenti pour les fanfaristes ou « mpitsoka mozika » et les danseurs folkloriques traditionnels ou « mpandihy vakodrazana », faute de clients… Comme tout attroupement de plus de 50 personnes, puis de 100 personnes au plus restait interdit, ces groupes d’animateurs traditionnels n’ont eu le choix que de passer de villages en villages dans les marchés hebdomadaires pour tenter de gagner leur gagne-pain. Parallèlement, les prédicateurs ou « mpanandro » se sont retrouvés sans ressources alors qu’habituellement ils sont fortement sollicités lors des célébrations traditionnelles.
Sur le plan cultuel, la levée de l’interdiction des offices religieux est presque acquise. Toutefois, églises et mosquées ne peuvent accueillir plus de 100 personnes et doivent observer à la lettre la distanciation sociale. Parfois, les bénédictions sont données à distance par le prêtre, le pasteur ou l’imam.
C’est dire à quel point la pandémie de Covid-19 a changé nos pratiques et notre mode de vie, du moins au titre de cette année 2020.


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