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Transparency International : Trop de corruption dans l’administration

Transparency International : Trop de corruption dans l’administration

 

L’on parle souvent de gendarmes ou de policiers corrompus. Ils seraient même les plus concernés par ce fléau. Mais l’administration publique est, elle aussi, gangrénée par ce mal. Et ce n’est pas sans conséquences…

Transparency International, en collaboration avec l’ambassade de Grande Bretagne, a réalisé une enquête auprès des entreprises dans l’agglomération d’Antananarivo (Antananarivo-renivohitra, Antananarivo- Avaradrano, Antananarivo-Atsimondrano, Ambohidratrimo). Cette étude entre dans le cadre du projet CAPS ou Corruption in Antananarivo’s Public Services. L’objectif est de mieux comprendre la dynamique de corruption entre le secteur privé et l’administration publique, selon les explications de Fréderic Lesne, collaborateur technique de l’équipe de recherche TI-IM. Les résultats de cette enquête ont été présentés aux entreprises à l’occasion d’un atelier de restitution organisé par Transparency international, hier, au Café de la gare de Soarano.
Il en ressort que tous les secteurs sont touchés par la corruption. Les entrepreneurs considèrent la corruption comme un obstacle à leur activité. 74% des 436 entreprises interrogées l’ont confirmé. Le fléau a pris de l’ampleur ces deux dernières années, et ce, à tous les niveaux, à commencer par les services administratifs, la douane, en passant par la justice et les collectivités décentralisées. «Un des vecteurs de la corruption qu’on peut considérer comme un résultat effectivement fondamental est le délai d’attente relatif à tout ce qui a trait à un document administratif. Certains agents de l’administration publique malhonnêtes font durer leur prestation pour soutirer de l’argent aux entreprises privées». Les études effectuées par Transparency International montrent que les entreprises consacrent près de 11% de leurs chiffres d’affaires aux pots-de-vin, dans le but d’accélérer le montage des dossiers. Une majorité, soit 53% des entreprises enquêtées, considèrent qu’il est communèment admis d’offrir des cadeaux ou de payer des fonctionnaires ou certains agents pour faciliter le dédouanement de marchandises exportées dans leur secteur. En moyenne, 100 000 Ariary sont nécessaire en pots-de-vin pour obtenir une licence d’exportation. 69% des entrepreneurs considèrent inéquitable le processus de passation des marchés publics dans leur secteur d’activité.
Pour lutter contre la corruption, Transparency international a adopté des recommandations de reforme avec l’aide des entrepreneurs et du secteur privé. Ces recommandations seront ensuite présentées aux responsables étatiques.
La corruption est multidisciplinaire et prend plusieurs formes. Si on se réfère à l’indice de perception de la corruption, Transparency International constate que Madagascar se situe dans le bas du classement avec un score de 28/ 100. Un score qui stagne depuis 2 ans, a noté le rapport de cet organisme international.
La corruption à Madagascar est un problème profond, de l’avis de Fréderic Lesne. Il invite les différents acteurs malgaches, notamment les ministères publics, les sociétés civiles ainsi que les entreprises privées à s’engager dans la lutte contre la corruption. «Pour le bien de tous, et pour assurer la croissance future, il faut que ce problème soit attaqué d’une manière frontale», a-t-il conclu.

Vola R


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