La plateforme Madagascar Deéveloppement et Ethique (MDE) de Serge Zafimahova conteste la pertinence de l’accord conclu entre des candidats aux présidentielles. Serge Zafimahova estime que cet accord s’apparente à une oeuvre de déstabilisation.
“Non à une nouvelle transition”. C’est ce qui résume en quelques mots l’intervention de Serge Zafimahova, président de la plateforme Madagascar Développement et Ethique (MDE) samedi dernier, en réaction au fameux accord politique du 19 octobre, aux côtés des Colonels retraités Josoa Eugène Claude et Mamihanitra Andriamanana Ranaivomalala.
Le président du MDE a scruté les trois propositions émises par les candidats qui se sont réunis avec la Ceni qui, selon ses dires, conduisent vers une nouvelle transition sous couvert de problèmes techniques réels. Pour ce qui est de l’ouverture de la liste électorale, la Ceni indique que sa révision nécessite au minimum trois mois. La mise en place de la Cour Electorale Spéciale a également été avancée. Serge Zafimahova se demande si les magistrats qui contestent la Haute Cour Constitutionnelle sont des modèles de probité reconnus par leurs pairs. Ce qu’il redoute surtout, c’est la conférence souveraine qui risque de conduire à une longue transition. Il a par ailleurs noté que le mandat des députés prendra fin en février 2019.
Le MDE estime que cet accord entre les candidats n’a aucune force exécutoire et s’assimile à une opération de déstabilisation. Est-ce parce qu’ils ont payé la caution de 50 millions d’Ariary que les candidats signataires se permettent de décider au nom du peuple malagasy ? La présence d’anciens chefs d’institution parmi ces candidats suscite des interrogations, comme s’ils n’étaient pas responsables du désordre, de la chienlit de la liste électorale actuelle.
Serge Zafimahova précise par ailleurs que le tiers de la population ne dispose pas d’état civil. Environ 40 millions USD ont été requis pour le recensement général de la population et le recensement des électeurs, selon ses dires. Une telle somme aurait pu permettre de confectionner des CIN biométriques et on aurait économisé tout en ayant une vraie cartographie de la population et une traçabilité des migrations.
Un des candidats a osé dire lors de cette fameuse rencontre que lui et ses concurrents n’étaient pas intègres. A noter que la HCJ a été mise en place et l’on apprend qu’un ancien Président et quatre ministres sont concernés dans un dossier qui a déjà fait la Une des journaux. Toutes les institutions doivent être balisées. La transhumance politique est également en marche avec de nombreux politiciens qui changent de camp.
La réconciliation nationale et la refondation de la République sont plus que jamais nécessaires et devront ainsi se faire sous l’égide du Président de la République élu et du FFKM, soutient la plateforme présidée par Serge Zafimahova. Le Conseil National de Réconciliation (CNR) sera une assemblée souveraine élue à partir des Fokontany avec un dialogue et des échanges avec le fokonolona sans exception. L’accent a également été mis sur la nécessité de distinguer l’amnistie de l’impunité. La libération de Pety Rakotoniaina a aussi été revendiquée.
En somme, le MDE soutient le maintien du calendrier électoral malgré les imperfections. Il faudrait retoucher les listes électorales sans bloquer le processus. En outre, il faudrait voir lequel des candidats sera prêt à appliquer le processus de Réconciliation Nationale et de Refondation de la Nation et de la République en s’engageant de donner le pilotage au FFKM. L’établissement de l’Etat de droit et la bonne gouvernance ainsi que la défense des intérêts nationaux est toute aussi importante. Avec ses potentialités, Madagascar peut décoller, de l’avis de Serge Zafimahova. Néanmoins, si la grande île fait un faux pas au cours de ces élections présidentielles, elle risque de couler à jamais, a-t-il conclu.
C.R
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