Alain Rasolofondraibe : “L’indépendance de la BFM désormais acquise”

«Nous pensons aujourd’hui de manière claire que la Banque Centrale a acquis une indépendance tant du point de vue de la gestion de la politique monétaire grâce aux missions, aux textes qui ont été mis en place mais aussi grâce à la gouvernance qui a été instaurée, aux obligations de redevabilité, de transparence et de mise aux normes…». C’est en ces termes que s’est exprimé hier à Washington Alain Rasolofondraibe, gouverneur de la Banky Foiben’i Madagasikara, dans la cadre de la réunion de printemps.
Madagascar a connu des crises politiques. Force est de constater selon ce panéliste que les crises politiques impactent sur les institutions en terme de fragilisation, d’affaiblissement mais aussi en terme de discours politique. «A chaque période de crise, la politique entre au sein de la banque centrale si bien qu’il y a peu d’indépendance». Le travail a été de faire en sorte que l’ensemble des autorités soit convaincue que l’indépendance est vraiment déterminante pour que le travail puisse être fait. Deux partenaires sont concernés: il y a la BFM d’une part et l’autorité politique d’autre part. Il est important d’avoir ce dialogue pour permettre aux deux parties de comprendre les enjeux de l’indépendance de la banque centrale.

Renforcement des capacités

Le panel de discussion d’hier s’articulait autour du thème «Renforcer les capacités de l’Etat en faveur du développement économique». Alain Rasolofondraibe estime qu’il est difficile de faire de l’assistance technique ou un travail de renforcement de capacité institutionnelle quand il y a peu de leadership et peu d’engagement. Un travail de plaidoyer doit être fait pour convaincre les autorités que c’est la solution.
La stabilité tant de la stratégie que des hommes et des ressources revêt une importance majeure pour un pays fragile. La fuite de cerveau fait ainsi partie des raisons des faiblesses institutionnelles. «Si les équipes qui ont été formées quittent le pays et vont dans le secteur privé ou les institutions internationales, il faut refaire le travail de renforcement de capacité». Pour y pallier, il est nécessaire de définir une vraie stratégie, une politique nationale. Le coût de cette stratégie nationale doit être évalué et inclure les coûts en terme d’investissements initiaux liés aux formations, mais aussi pour garder ces ressources dans le pays et dans les institutions.

Claudia R.

Imprimer Imprimer

 

Ce contenu a été publié dans Ma-LAZA. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.