A maintes reprises, l’examen des deux projets de loi qui permettront à Madagascar de se conformer aux standards internationaux en ce qui concerne la lutte contre le blanchiment de capitaux a été renvoyé aux calendes grecques. Une fois de plus, Lamina Boto Tsara Dia, Directeur Général du Samifin met l’accent sur la nécessité impérieuse d’adopter ces textes.
“Notre temps est compté. Nous avons jusqu’au mois de mars, à la veille de la réunion du task force de l’ESAMLAAG (Groupe de lutte contre le blanchiment d’argent en Afrique orientale et australe) pour fournir des efforts supplémentaires, combler les défaillances et atteindre les standards requis en terme de lutte contre le blanchiment de capitaux”, insiste Lamina Boto Tsara Dia, directeur général du service de renseignements financiers Samifin.
Nul besoin de rappeler que Madagascar se trouve dans un processus de suivi renforcé depuis le mois de juin dernier, compte tenu des défaillances observées. En effet, faute de structure et de cadre légal répondant aux exigences internationales, le pays est exposé à des suspicions sur d’éventuels financements de terrorisme ou argent à blanchir.
La tenue au mois de novembre dernier d’un atelier s’inscrivant dans le cadre du processus d’évaluation intermédiaire plaide en faveur de l’amélioration du cadre législatif et organisationnel de lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Toutefois, cela ne saurait suffir sans les lois conformes aux standards internationaux. Il appartient ainsi aux parlementaires d’examiner les projets de loi sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme d’une part et sur le recouvrement des avoirs d’autre part. Si besoin, les parlementaires doivent faire des contre-propositions pour améliorer ces projets de loi et au final, les adopter.
Conséquences dramatiques
Sans progrès durant le délai imparti, Madagascar risque de se verser dans la liste grise et les conséquences seront dramatiques. Toutes les transactions venant de Madagascar ou entrant dans la grande île vont subir un surcoût ou vont être refusées par les banques. Nous risquons d’être «déglobalisés» dans le sens où les autres pays risquent de ne plus accepter de l’argent de Madagascar, faute de crédibilité. Les techniciens sont conscients du risque. Il importe que toutes parties prenantes, y compris les politiciens prennent leur responsabilité pour nous éviter pareil risque. La balle se trouve actuellement dans le camp des parlementaires qui doivent s’acquitter de leur responsabilité en adoptant des lois conformes aux exigences requises.
Claudia R.
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