Chenilles légionnaires : Le MPAE et la FAO priorisent la lutte mécanique et biologique

Chenilles légionnaires : Le MPAE et la FAO priorisent la lutte mécanique et biologique

Bon nombre de catastrophes frappent la Grande île depuis ces dernières décennies. Outre les cataclysmes naturels, ou encore les maladies telles que la peste… l’invasion d’insectes nuisibles est la dernière catastrophe en date.

Le ministère auprès de la Présidence en charge de l’Agriculture et de l’Elevage (MPAE) et l’Organisation Mondiale de l’Alimentation et de l’Agriculture (FAO) conjuguent leurs efforts dans la lutte contre l’invasion des chenilles légionnaires d’automne (de son nom scientifique Spodoptera frugiperda) à Madagascar. C’est en tout cas la raison d’être de l’atelier de formation sur le programme de surveillance, organisé hier au Café de la Gare de Soarano. Lucien Ranarivelo, Directeur Général de l’Agriculture auprès du MPAE, a souligné que la lutte mécanique et biologique est priorisée et plus avantageuse que la lutte chimique. L’usage des techniques de surveillance, de vérification, d’éliminer les larves, mettre en place des pièges, autant de solutions qui ne nécessitent pas l’usage de produits chimiques tels que les pesticides et les herbicides. Selon les explications du DGA, l’usage des pesticides peut entrainer une résistance de ces insectes nuisibles aux produits chimiques classiques et peuvent ainsi éliminer les insectes utiles à l’agriculture.
De son côté, Keith Cressman, technicien de la FAO, a partagé avec ses collègues issus d’autres pays et victimes de l’invasion des chenilles légionnaires d’automne. Pour lui, un combat dans l’éradication de cet insecte nuisible est pratiquement impossible. L’Afrique et les autres pays de la planète ont été victimes de l’invasion, mais l’essentiel est de lancer une alerte et de prévenir afin de rendre plus efficace la lutte, selon ce technicien.
La situation n’est pas pour autant alarmante, à en croire les explications et d’ailleurs, les outils mis en place peuvent ainsi réduire les risques de propagation. La partie Sud de l’Île a été le premier lieu de découverte de cet insecte. Jusqu’ici, près de 10.000 hectares sur les 300.000 hectares de champs de maïs sont estimés investis par les chenilles légionnaires d’automne à Madagascar. Les cultures avant le mois de Novembre 2017 n’ont pas connu de perte importante ni de mauvaise récolte, a-t-on appris. En revanche, les cultures qui ont démarré vers le mois de janvier et février 2018 connaissent une importante invasion de ces chenilles destructrices.
Le MPAE et la FAO travaillent main dans la main dans cette lutte. Les campagnes de sensibilisation des paysans sont multipliées afin de répondre efficacement à la propagation de ces chenilles légionnaires d’automne. Rappelons d’ailleurs que le MPAE, par le biais de ses directions régionales et sa direction de la protection des végétaux, a mis en œuvre des stratégies visant à lutter contre l’invasion de l’insecte qui se transforme en papillon.

Marc A.

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