69ème session de l’AG de l’ONU : Les enjeux sont énormes pour le pays, selon le Pr Harimanana Raniriharinosy
Une délégation malgache, conduite par le Président de la République Hery Rajaonarimampianina participe à la 69ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Une réunion d’une importance particulière pour Madagascar, estime le Pr Harimanana Raniriharinosy, maître de conférences et à la fois président du syndicat des enseignants chercheurs (SECES). Elle marque le retour de la Grande île dans le concert des Nations et une occasion de persuader la Communauté internationale de notre politique diplomatique. Interview.
Ma-LAZA : En votre qualité de spécialiste en relations internationales, quels sont les enjeux majeurs de cette 69ème session des Nations Unies ?
Pr Harimanana Raniriharinosy : L’Assemblée Générale des Nations Unies se tient annuellement. Cette AG de l’ONU est le seul organe plénier regroupant tous les Etats membres sans exception. C’est l’occasion pour les pays en voie de développement de s’exprimer et de déterminer leur ambition dans la nouvelle donne internationale actuelle où les grandes puissances assoient, désormais, leur hégémonie dans le monde et, notamment, dans l’Océan Indien. Pour Madagascar, deux grands dossiers devront retenir l’attention de nos représentants à cette session, dont le Président de la République. Le premier est le dossier « Iles Eparses » et le second, « l’Océan Indien, zone de paix ».
Ma-LAZA : Quel est votre avis au sujet du dossier « îles Eparses » ?
Pr Harimanana Raniriharinosy : Cette AG est l’occasion idéale pour Madagascar de voir de près nos alliés, les pays en voie de développement. Nous nous regroupons davantage dans la solidarité des pays en développement, pour la restitution de ces îles à la Grande île. Je tiens à souligner que la Résolution 3491 du 12 décembre 1979 souligne volontiers la réintégration de ces îles, séparées arbitrairement de Madagascar. Ces îles, rappelons-le, ont été détachées arbitrairement de Madagascar le 1er avril 1960, à la veille de notre indépendance. C’est à partir de 1973, lors de la période de la transition, que nous avions réessayé d’activer notre diplomatie en faveur de la réintégration de ces îles à la Grande île. La 69e session de l’ONU, c’est le moment de faire entendre notre voix sur ce dossier et notamment sur l’autre dossier épineux qui repose sur la Résolution 2832 publiée en 1971, portant déclaration faisant de l’Océan Indien une zone de paix.
Ma-LAZA : Pourriez-vous être plus explicite quant à cette Résolution 2832 de l’ONU ?
Pr Harimanana Raniriharinosy : La Résolution 2832 est une déclaration qui date de la Guerre froide, mais elle est encore en vigueur à l’heure actuelle. Elle est également reconduite par l’AG des Nations Unies. Faire de l’OI une zone de paix, tel est le vœu essentiel du peuple de couleurs de l’OI. Notre indépendance, notre souveraineté dépendent essentiellement de la paix selon la Résolution de 1971. Comme Madagascar est le président du comité spécial de l’Océan Indien depuis 1972 et président en exercice de la Commission de l’Océan Indien, notre Président de la République devrait évoquer ce sujet à la tribune des Nations Unies.
Recueillis par Vola Ravoavy
