70e anniversaire Insurrection 1947 : Une commémoration à Paris
Outre les différentes festivités organisées par le comité national, un événement important aura lieu à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris IV), dans le cadre de la commémoration du 70ème anniversaire de l’insurrection du 29 mars 1947, a-t-on appris de la presse internationale.
Intitulée « économie et insurrection malgache de 1947 », cette manifestation va se tenir le 31 mars prochain. « Nous invitons les chercheurs à revisiter l’histoire de Madagascar, relative à cet événement tragique en mettant, cette fois-ci, l’accent sur le contexte et les conséquences économiques de cette insurrection », selon Bearisoa Rakotoniaina, chercheur associé au Centre Roland Mousnier de La Sorbonne et enseignant au département de sociologie de l’Université d’Antananarivo.
« L’idée n’est pas de relativiser la douleur, visiblement encore profonde, chez la plupart des Malgaches en rapport avec cette phase historique. Il est temps de repenser toutes les considérations du passé commun entre la France et Madagascar, en vue d’une coopération plus franche et mutuelle dans le futur », a-t-il expliqué.
Donner une dimension internationale
Ce chercheur invite l’État malgache à « donner une dimension internationale aux commémorations ». De ce fait, il est primordial de mettre en place un Comité international de coordination pour la commémoration de l’insurrection du 29 mars 1947. En effet, l’insurrection et la répression sanglante restent encore peu connues dans l’histoire de la colonisation et de la décolonisation. Etaient-ce des exécutions, des tortures, un exode… ? Et combien de milliers d’individus exactement avaient péri, 10 000, 30 000, 80 000, 100 000 ?…
Il souhaite, d’ailleurs, que « ces commémorations ne se limitent pas aux dépôts de gerbes ou à des cultes œcuméniques. Elles devront amener les Malgaches à une prise de conscience sur le développement du pays. Car désigner la colonisation comme cause du retard de Madagascar en matière de développement économique et social ne suffit plus. Avec 56 ans d’indépendance, les Malgaches sont les seuls maîtres à bord du destin de la Grande île ».
Vola R.
