Madagascar, un des «hotspots de biodiversité» est particulièrement exposé aux impacts du changement climatique et également aux crimes environnementaux tel qu’il a été précisé hier au cours de l’événement baptisé Climate Diplomacy Week qui s’est tenu sur le parvis de l’hôtel de ville Analakely.
Les facteurs aggravant le changement climatique à Madagascar sont divers : le défrichement régulier de centaines de kilomètres carrés pour l’élevage extensif, la culture sur brûlis et le fait que plus de 90% des ménages utilisent toujours le bois ou le charbon en cuisine. «Sans parler des dégâts causés par le crime organisé envers les espèces autochtones comme le bois de rose ou les tortues, faisant preuve d’une gouvernance défaillante à bien des égards», a indiqué SEM Harald Gehrig, Ambassadeur d’Allemagne à Madagascar dans son discours.
C’est avec tristesse qu’il a appris que le parc naturel de Kirindy a été une fois de plus victime d’une coupe massive de bois de Palissandre. «Apparemment, des structures criminelles savent étouffer tout essai visant à améliorer la situation.Toute la forêt à l’ouest de la Route Nationale est déjà perdue. La pression sur le Kirindy est en hausse, la zone est, depuis une descente des dahalo, pratiquement sans aucun contrôle sur place». En outre, des bûcherons illégaux ont provoqué un incendie qui a détruit au moins 50 ha de forêt (150 hectares de forêt sont perdus depuis le mois d’août), a-t-il rappelé.
Engagement de l’Union Européenne
Le changement climatique n’est pas seulement l’altération d’une partie de l’environnement, c’est également le risque que des régions soient inondées, que des insectes dévastateurs se multiplient, que la sécurité alimentaire soit en danger, selon les précisions de SEM Giovanni Di Girolamo, Ambassadeur de l’Union Européenne. Et de poursuivre que l’Union Européenne est engagée dans la lutte contre le changement climatique, un phénomène qui concerne tout le monde.
Un exemple encourageant est la coopération étroite, dans le nord et le sud de Madagascar à travers les programmes PrAda, de la coopération allemande et AFAFI Sud et Nord de la communauté européenne pour promouvoir les chaines de valeur porteuses d’un fort potentiel de développement, même dans les conditions adverses occasionnées par le changement climatique. Le gouvernement de Madagascar a également pris des engagements tant au niveau national qu’international, selon les précisions de Paul Olivier Ralison, Directeur Général de l’Ecologie. Madagascar a entrepris des actions et mis en place des cadres et stratégies, comme c’est le cas de l’élaboration de la politique nationale de lutte contre le changement climatique. Une conscientisation de tout un chacun est requise pour changer la donne.
A noter que la délégation de l’Union Européenne à Madagascar, la GIZ, et ses partenaires ont organisé une exposition visant à sensibiliser sur le changement climatique hier dans le cadre de la Climate Diplomacy Week.
Claudia R.
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