Le Conseil des ministres a adopté jeudi dernier le décret portant interdiction de toute exportation de zébus. Désormais, il ne sera plus possible d’expédier à l’extérieur du pays ni des zébus sur pied ni de la viande bovine. Lucien Ranarivelo, Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche a accordé une interview au quotidien Ma-LAZA pendant laquelle il a expliqué les orientations de son département, guidées par la Politique Générale de l’Etat du Président Andry Rajoelina.
Ma-LAZA : L’exportation de zébu et de viande bovine est actuellement interdite. Qu’est-ce qui a motivé une telle décision ?
Lucien Ranarivelo : 50 années auparavant, notre cheptel bovin était plus important lorsque le nombre par habitant révélait 2 zébus pour un Malagasy. Actuellement, on est encore loin du chiffre de 1 zébu pour 1 Malagasy. C’est dire que notre cheptel bovin est menacé. Sur le plan sécuritaire, l’exportation de bovidés a toujours été soupçonnée d’être la source de l’insécurité rurale et des vols de zébus. Il ne faut pas oublier que le Président de la République a promis d’assainir et de réguler cette filière. Toutes ces circonstances amènent le gouvernement à prendre des mesures urgentes afin d’assainir la filière. Nous avons maintenant besoin d’une politique nationale de la filière zébu.
Ma-LAZA : Est-ce dire que les normes ne sont pas pour l’instant respectées ?
Lucien Ranarivelo : Jusqu’ici, Madagascar ne possède pas d’abattoir aux normes et destinés à produire de la viande à l’exportation. Certes, Madagascar doit promouvoir l’exportation de viande, mais il faut que nous régulions en priorité la filière. C’est urgent. Ce que font certains exportateurs bafouent les règles et de la loi, ils exportent de manière clandestine. Je tiens toutefois à souligner que la décision d’interdire les exportations entre en vigueur dès la publication du décret pris en Conseil des ministres.
Ma-LAZA : Certains opérateurs halieutiques, notamment les collecteurs de crabes ont exprimé leur mécontentement de la saisie de leurs produits. Quelle solution apportez-vous ?
Lucien Ranarivelo : Des mesures ont été prises pour que les opérateurs se conforment aux règles. Ils doivent renouveler leurs autorisations d’une part, et d’autre part ils doivent aussi respecter les normes prescrites par les cahiers des charges. Nous entamons une démarche visant à améliorer ce secteur. En tout cas, le ministère suit de près la situation.
Ma-LAZA : Vous avez été nommé au MAEP il y a une semaine. Quelles sont les priorités, à votre avis ?
Lucien Ranarivelo : le Premier Ministre va présenter la Politique Générale de l’Etat devant le parlement la semaine prochaine. Le plus grand indicateur que le Président de la République a souligné est d’assurer l’autosuffisance alimentaire. Il nous faut ainsi promouvoir l’augmentation de la production rizicole. L’amélioration de la filière bovine n’est pas en reste depuis l’amélioration de la race bovine du pays jusqu’à sa traçabilité. D’ailleurs, une ferme-pilote moderne sera mise en place d’ici peu. En somme, les priorités sont programmées dans la Politique Générale de l’Etat.
Recueillis par Marc A.
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