Si l’on se réfère à une statistique donnée par l’Afrobaromètre, les forces de l’ordre malagasy notamment les gendarmes et les policiers se retrouvent dans le lot des hommes les plus corrompus du pays.
D’après la plus récente enquête d’Afrobaromètre à Madagascar, menée entre janvier et mars 2018, trois-quarts (¾) des Malagasy perçoivent une plus ou moins grande augmentation de la corruption à Madagascar. 44% des Malagasy pensent que les policiers et les gendarmes sont impliqués dans des affaires de corruption et 39% que les juges et magistrats le sont également, rapporte Désiré Razafindrazaka de COEF Ressources au cours de la présentation qui s’est tenue hier au Colbert Antaninarenina. 41% affirment avoir payé des pots de vin pour éviter des difficultés avec la police et 34% pour une assistance policière.
Par ailleurs, près d’un Malagasy sur trois estiment que les membres du gouvernement, les parlementaires, ainsi que la sphère présidentielle sont également impliqués dans des affaires de corruption. Cependant, presque 90% des Malagasy pensent que signaler un acte de corruption auprès du Bianco a de grandes chances d’être entendu. En revanche, environ 70% des citoyens, quels que soient le sexe, le lieu de résidence, l’éducation, le niveau de vie et l’âge, ont peur de signaler des faits de corruption à cause des risques de représailles ou d’autres conséquences négatives. Dans un contexte où la corruption semble rester persistante aux yeux des Malagasy, une institution comme le Bianco a leur confiance malgré une certaine crainte pour les citoyens ordinaires d’avoir recours à ce bureau, si besoin. L’équipe Afrobaromètre à Madagascar, dirigée par le cabinet COEF Ressources, a interviewé 1.200 adultes malgaches entre janvier et mars 2018. Un échantillon de cette taille donne des résultats au niveau pays avec une marge d’erreur de 3% à un niveau de confiance de 95%. De précédentes enquêtes ont été menées à Madagascar en 2005, 2008, 2013, et 2014.
D’autres thématiques ont également fait l’objet d’enquêtes, notamment la démocratie, l’accès aux services de santé et le genre. Nous en reparlerons.
C.R
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