Le fossé qui existe entre les milieux ruraux et les zones urbaines demeure un problème épineux pour le pays. Les résultats du premier tour de la présidentielle avaient déjà démontré cette différence majeure. La population rurale et la population urbaine avaient des appréciations différentes. Ce qui a ramené le pays dans une division en 2 parties en matière d’électorat. L’un des candidats est bien posé dans la capitale et les grandes villes du pays, pour n’en citer que les chefs lieux de provinces, tandis que l’autre a pu s’imposer chez les ruraux.
Cette disparité s’explique par l’insuffisance de l’appui à la décentralisation effective. Un sérieux problème que les dirigeants qui se sont succédés dans ce pays ont essayé chacun d’eux de s’attaquer. Investissements en infrastructures importantes, mise en place d’une administration de proximité, création de structures de décentralisation à travers les communes, les régions et les provinces autrefois Faritany, Faritra ou Fivondronana et Firaisana, renforcement des investissements privés dans les régions… Autant de stratégies visant à rendre beaucoup plus autonomes les régions de Madagascar. Le régime sortant de Rajaonarimampianina qui a, rappelons-le, tenté de soutenir l’initiative de l’équilibre des régions en matière de développement en éclatant les programmes et projets de développement au bénéfice de l’ensemble de la population, si autrefois ces programmes bénéficiaient souvent à une population identique.
Le Président Andry Rajoelina est désormais mis à l’épreuve dans le cadre de cette décentralisation effective. Comment l’homme fort du pays va-t-il mettre à réalisation cette effectivité ? Va-t-il initier une autonomisation de l’administration des collectivités décentralisées, pour n’en citer que l’autonomisation financière ? Une autonomisation qui a toujours été le grand souci des dirigeants et des politiciens qui ont toujours peur d’une division du pays, voué à être un Etat unitaire. Ce qu’il faut reconnaitre, c’est que l’autonomie d’une collectivité décentralisée ne peut être source d’une division, ni encore moins d’une sécession. La première tentative échouée du mois d’Avril pourrait servir de leçon. La société civile met la pression, maintenant place aux leaders politiques de prendre les décisions.
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