La couverture forestière malgache est en péril et tant d’organismes et d’associations oeuvrant dans la protection de l’environnement n’ont de cesse de tirer la sonnette d’alarme à ce sujet.
La superficie des terres défrichées puis cultivées, recensées au début de cette année 2019 dans le parc d’Ankarafantsika, a atteint les 67,62 hectares soit plus que le double de l’année dernière, a révélé Madagascar National Parks (MNP) dans un rapport publié récemment. Selon les explications fournies, ce phénomène alarmant résulte de l’invasion de migrants du Sud dans cette aire protégée, lesquels s’acharnent à défricher les forêts au profit des cultures. MNP a ainsi tenu à tirer la sonnette d’alarme par rapport à cette pratique susceptible d’accélérer la dégradation de nos forêts si aucune mesure n’est prise. A ce rythme, la forêt d’Ankarafantsika risquerait effectivement de disparaître d’ici 5 ans.
Les précisions apportées font état de l’arrivée de centaines de migrants climatiques en provenance du Sud, ou les terres sont très peu fertiles, migrant vers des forêts du Nord, à la recherche de terres fertiles. Les forêts de la région de Boeny en font les prix car elles tendent à s’amenuiser au fil des mois.
Les 136 000 hectares d’aires protégées du parc national d’Ankarafantsika, ses lémuriens et ses 130 espèces d’oiseaux dont 66 endémiques sont ainsi extrêmement menacés. L’insuffisance de gardes forestiers, qui ne parviennent pas à protéger cet espace très vaste, dont les frontières sont facilement franchissables n’arrangent pas la situation.
MNP a également évoqué son incapacité à gérer ce phénomène. Des problèmes qui ne sont visiblement pas évidents à résoudre, en soulevant au passage les difficultés rencontrés dans l’expulsion de ces envahisseurs, dont les activités ne sont pas uniquement vivrières, mais lié à un véritable réseau. MNP a révélé l’existence d’un véritable business ainsi que de «patrons» qui envoient ces habitants pour cultiver dans la forêt pour ensuite revendre les récoltes sur le marché.
LR
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