De Madagascar jusqu’en Chine, de l’Europe jusqu’en Amérique, le phénomène de la lutte contre la corruption devient un phénomène mondial. Pas plus tard que mercredi dernier, l’ancien Président Nicolas Sarkozy fait l’objet de ce fléau et sera désormais jugé pour corruption et trafic d’influence sur l’affaire des écoutes téléphoniques. C’est une première dans l’histoire de la France. L’ancien Président soudanais Omar El Bechir lui aussi connait des tourmentes judiciaires pour la même histoire. Le Président sortant Abdelaziz Bouteflika n’est pas non plus à l’abri des poursuites lorsque ses anciens proches collaborateurs en paient les frais notamment son frère et ses deux anciens Premiers Ministres. Et très récemment, l’ancien Patron d’Interpol est lui aussi poursuivi pour corruption.
Tout ceci pour dire que la lutte anti-corruption devient une arme politique efficace et légitime contre les anciens détenteurs de pouvoir. Ceux qui les succèdent ne vont pas s’en priver pour brandir cette arme faisant la chronique et origine des scandales du monde. Des hauts placés ont tombé à commencer par Dilma Rousef du Brésil, de Park Geun-hye de la Corée du Sud ou aussi Ameenah Gurib-Fakim de Maurice. Soit elles étaient contraintes de démissionner, soit elles étaient interpellées par la justice.
On ne peut pas oublier l’histoire. Du moins Madagascar a beaucoup évolué en matière de lutte contre la corruption. De nouveaux outils ont été mis en place à travers la nouvelle stratégie nationale dite SNLCC. Son initiateur qui va rejoindre l’Union Africaine dans le cadre de cette lutte anti-corruption attend son successeur. Celui qui succèdera à Jean Louis Andriamifidy n’aura pas une simple tâche malgré la mise en place des nouveaux outils. Celui ou celle qui occupera les locaux du Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO) va être celui qui mettra en application la SNLCC telle qu’initiée depuis 2015. Avec un nouveau local qui sera inauguré ce jour, le nouveau patron de l’anti-corruption malgache aura certainement du pain sur la planche. Aura-t-il ou elle la détermination d’assainir le pays du joug de la corruption ? Ira-t-on jusqu’à apprendre les modèles des autres pays ? Va-t-il saisir cette opportunité pour constituer la lutte comme une arme politique ? Attendons la nomination de l’un des 3 prétendants qui sera nommé dans quelques heures par le Président de la République.
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