Candidat aux législatives du 27 Mai dernier, le président national du parti MONIMA s’est exprimé sur ses attentes quant à l’issue du scrutin. Interview exclusive.
Ma-LAZA : Cela fait longtemps que l’on ne vous a plus entendu?
Roindefo Monja : Parler devient un luxe actuellement, surtout quand on n’a pas ses propres organes de presse. En effet notre radio n’a pas été autorisée jusqu’à maintenant à diffuser depuis la suspension de sa licence. Auparavant, c’était la politique qui pratiquait la censure. Actuellement, c’est le coût d’accès aux médias qui est prohibitif, sans parler du black-out dicté par les lignes éditoriales de certaines presses.
Ma-LAZA : Comment concevez-vous les dernières élections législatives?
Roindefo Monja : Les dernières élections législatives étaient à l’image de toutes les élections de Madagascar, mais qui sont d’ailleurs toujours validées par la Communauté internationale. Il faut s’en tenir à la seule sagesse de la Haute Cour Constitutionnelle, car bien que les preuves soient constituées, leur légalité est toujours sujette à controverse, car il est inconcevable que les délégués de vote des fauteurs des irrégularités vont signer le procès-verbal de ces mêmes irrégularités, à moins que l’on laisse s’exploser sa colère et aller à une confrontation physique et violente. C’est ce que j’ai personnellement évité.
Ma-LAZA : Quel est votre espoir quant à la décision de la Haute Cour Constitutionnelle?
Roindefo Monja : Je n’ai pas le choix, car ce n’est pas moi qui décide et je m’en remets entièrement à la Haute Cour Constitutionnelle pour prendre la décision qui s’impose. Soit, disqualifier les candidats commanditaires des irrégularités, soit annuler totalement l’élection dans la circonscription d’Ambovombe dont je suis habilité à en parler, ayant été candidat là-bas, soit annuler les résultats des bureaux de vote défaillants qui sont nombreux, ou la combinaison entre les options.
Ma-LAZA : Et vous, personnellement, quelles sont vos attentes ?
Roindefo Monja : Elu député ou non, le Monima et moi-même continuons toujours à œuvrer pour le bien du pays à notre humble niveau. Je suis en train de mettre en place une académie pour les objectifs du développement durable dont le siège sera à Ambovombe Androy, étant donné l’état de pauvreté extrême de ce « outback » de Madagascar, la SDE-Academy qui veut dire « Strategy-Development-Empowerment »-Academy.
Parce que l’on parle souvent et trop de l’émergence sans trop comprendre son mécanisme et son systémique. Je crois aussi que les ministres en charge de l’élaboration et de l’exécution du PGE (Programme Général de l’Etat) et notamment la GFP (Gestion des Finances Publiques) peinent à mettre de la cohérence entre ces derniers et l’IEM du Président de la République. La rentrée en scène de nouveaux responsables à dominance jeune, qui n’a rien de répréhensible en soit et présente même certaine légitimité générationnelle, ne se fait pas sans désavantages à une période où tout doit être redressé dans le pays, car compétence rime avec une certaine expérience.
Dans ce cas, un leadership éclairé devrait être le principe de gouvernance, si l’on ne veut pas encore une fois rater le coche comme les régimes précédents, et ceci au grand dam du peuple malgache qui avale déjà au quotidien des couleuvres, tels que la pauvreté, l’insécurité, la corruption, la malnutrition, la précarité sanitaire, etc.
Recueillis par Marc A.
Imprimer
