Annoncées depuis plusieurs mois, les révisions de contrat avec les fournisseurs d’énergie tardent à être bouclées. Les négociations prennent plus de temps que prévu. Elles continuent de piétiner alors que leur aboutissement contribuera à améliorer la situation de la Jirama.
«Je l’ai souligné à maintes reprises. La négociation avec les fournisseurs n’est aisé» a admis hier Vonjy Andriamanga, Ministre de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures. Sur les quatre grands fournisseurs de la Jirama, deux se rapprochent du bout du tunnel, les discussions menées tendant vers les objectifs visés. Le Ministre estime ainsi que ces négociations-là seront bientôt bouclées et aboutiront à une révision de contrats. Ces nouveaux contrats reflètent le consensus entre ces fournisseurs et la Jirama. Pour les deux autres grands fournisseurs, la situation est plus complexe. Si l’un est en pleine réflexion, l’autre semble ne pas vouloir camper sur sa position.
Nul besoin de rappeler que pour les grandes centrales, la Jirama s’acquitte de 11 millions USD par mois pour la location des installations, avant de payer le premier KWh. De surcroît, la puissance installée, qui n’est pas forcément utilisée, doit être payée. Les contrats qui ont été signés il y a quelques années comprennent des coûts fixes nécessaires à l’amortissement, mais aussi des coûts variables s’assimilant à des coûts de gestion et enfin, le carburant. Ces contrats grèvent lourdement sur les caisses de la Jirama. D’où l’intérêt de réviser le contrat avec les fournisseurs. L’administration, préconise le coût complet. Ce coût doit être à la portée des consommateurs tout en étant rentables pour les fournisseurs. Le point d’équilibre semble difficile à trouver.
Castalia et Banque Mondiale
L’étude réalisée par le cabinet Castalia récemment présentée au bureau de la Banque Mondiale précise que la renégociation des contrats thermiques principaux a le potentiel de réduire à moitié le besoin de subvention, tel que nous l’avons déjà précisé dans nos colonnes. «Une renégociation fructueuse permettrait à la JIrama d’économiser 193 milliards d’Ariary par an entre 2020 et 2030. Le gouvernement pourra mobiliser les fonds économisés sur d’autres secteurs critiques pour l’émergence de Madagascar».
De l’avis de Jan Kappen, spécialiste principal en Energie auprès de la Banque Mondiale, la totalité des contrats de la Jirama aujourd’hui ne correspondent pas au cadre légal en vigueur à l’époque et encore moins au cadre légal actuel. La Banque Mondiale appuie depuis peu la Jirama et le gouvernement pour définir les formes de contrat qui correspondent au cadre légal. Pour la renégociation de ces contrats dont le coût est largement au-dessus de la moyenne régionale, tout le monde doit sortir gagnant.
Les négociations prennent du temps puisque ces fournisseurs sont les mêmes investisseurs dont on aura besoin pour le futur. La plupart de ces fournisseurs en énergie thermique ont un business plan pour hybrider leur centrale en rajoutant du solaire ou en s’engageant dans de grands investissements hydroélectriques. «Il faudra réviser ces contrats de façon mutuellement acceptable et c’est un défi compliqué» conclut Jan Kappen.
C.R
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