Ces dernières années, les hommes de la société civile deviennent des moyens de pression politiques visant à obtenir une place soit au sein du gouvernement, soit dans le système étatique du pays. Une ligne qui ne fait qu’entraver le rôle de cet humble métier auquel la population aspire tant. Une société civile sensée éduquer les citoyens, baliser les politiciens ou assurer la cohésion dans notre société, devient elle-même un acteur allant à l’encontre de son rôle.
Les critiques politiques deviennent ainsi des caresses politiques lorsque des hommes de la société civile sont intégrés dans le système étatique. Parfois, voire très souvent, des plateformes de la société civile, dépourvues de parti politique, deviennent des pépinières aux hauts emplois de l’Etat. Qui ne se souvient pas du SEFAFI très critique à l’endroit d’un régime pour une période donnée, mais qui peut facilement cesser ses jugements dénigrants lorsque l’un de ses membres intègre le système étatique ? Membre de gouvernement, membre de la HCC, membre du CSI… autant de postes qui leur ont été attribués sans qu’ils aient pu solutionner les observations qu’ils ont eux mêmes évoquées. Là, il y a réellement culture de privilège, à laquelle la société civile, du moins en partie, s’adonne. Curieusement, les secteurs où sont placés ses hommes sont à l’abri des critiques.
Le malaise est là lorsque des hommes sont placés à la mauvaise place pour une question de «potes». Le rôle qui leur est dévolu n’est pas exécuté faute de sens d’éthique. Certes, la société civile joue un rôle majeur dans le contrôle et des propositions. Si l’on devient juge et partie, quel sera le sens de cette société civile ? N’induisons pas le peuple en erreur !
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