A maintes reprises, les ressortissants malgaches bloqués à l’étranger ont fait part de leur souhait de rentrer au pays, un retour rendu impossible en raison de la suspension des liaisons aériennes et maritimes. Certains n’ont plus un sous, d’autres ont dû demander de l’aide pour l’hébergement et d’autres n’ont plus le droit de rester dans le pays hôte. Ils sont complètement désemparés…mais plus pour longtemps.
Après de multiples appels de détresse, les 164 femmes malgaches qui tra-
vaillent au Koweit seront rapatriées ce jour. Il s’agit d’une première vague de rapatriement des ressortissants malgaches depuis la suspension des liaisons aériennes et maritimes. De source auprès du Centre de Commandement Opérationnel, ce rapatriement a pu se faire, grâce à la collaboration de l’Organisation Internationale pour les Migrations OIM et de l’Organisation Internationale du Travail OIT. Visas expirés, ces femmes ont été placées dans un centre d’accueil en attendant leur rapatriement. Dès leur arrivée cet après-midi, elles seront dépistées, et placées en quarantaine dans deux hôtels de la capitale. «Un tel rapatriement implique en effet la mobilisation d’un dispositif logistique pour leur mise en confinement dans des locaux qui seront contrôlés par l’État et de stricts suivis médicaux seront assurés » précise le Ministère des Affaires Etrangères.
Dans les quatre coins du monde, des ressortissants Malgaches désespérés ont interpellé les autorités pour que des dispositifs puissent être pris afin qu’ils puissent rentrer au pays. En tout, 1254 citoyens Malagasy bloqués à l’étranger ont signalé leur situation auprès des ambassades et consulats selon le rapport présenté par le numéro un de la diplomatie malgache Djacoba Liva Tehindrazanarivelo devant les parlementaires au CCI Ivato, la semaine dernière. On peut les classifier en trois grandes catégories selon ses dires. Outre les femmes Malagasy qui ont travaillé Koweit, le Ministre a également évoqué le cas de 358 Malagasy dont 214 en Afrique, 37 en Europe, 30 en Amérique et 77 en Asie. Ce sont des étudiants, des missionnaires, des citoyens en formation ou encore des touristes. La dernière catégorie est constituée de travailleurs. En raison de la paralysie des activités économiques, leurs employeurs souhaitent qu’ils retournent au pays. Parmi eux, figurent près de 700 marins.
La mise en place par le gouvernement malagasy des dispositifs de rapatriement dans les meilleurs délais avait été annoncée le week-end dernier. Les critères établis dans le cadre de cette coordination tiennent compte de la situation de vulnérabilité et de précarité de chaque individu. Il est précisé que ce retour doit se faire de manière ordonnée et dans le respect des mesures sanitaires car la priorité est la santé de tous les citoyens vivant à Madagascar. Le Ministère des Affaires Etrangères tient par ailleurs à préciser que « tout rapatriement de nos ressortissants, concédé à titre exceptionnel, n’implique nullement la réouverture de l’espace aérien Malagasy. Les mesures de restriction en vigueur à cet égard demeurent valides et inchangées ».
Claudia R.
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