Un calme plat règne au sein des parcs nationaux de Madagascar depuis le 23 mars 2020 car les visites écotouristiques ont été suspendues suite à la crise sanitaire. La fermeture aux visiteurs des Aires Protégées gérées par Madagascar National Parks (MNP) a impacté sur le gagne-pain de milliers de personnes qui vivent des revenus touristiques.
Ranohira, la commune rurale située dans la région Ihorombe, dans l’ancienne Province de Fianarantsoa fait partie de ces nombreuses localités victimes de la crise de Covid-19. Cette ville, point de départ de l’exploration du « colorado malagasy » vit exclusivement de l’écotourisme engendré par l’existence du fameux Parc National Isalo. Le poids du secteur tourisme y est considérable. Hôteliers et restaurateurs emploient pas moins de 250 personnes. Les 10 hôtels et 18 restaurants de la place qui reçoivent les touristes sont actuellement au plus mal. « La plupart procède au chômage technique. D’autres se réfèrent à la réduction de nombre de jours de travail équivalent au nombre de jours à payer. Certains ont réduit le nombre de leurs personnels. Et certains d’entre eux ont même provisoirement mis la clé sous le paillasson » selon les témoignages recueillis. Avec l’arrêt de toutes les activités touristiques à Ranohira, les guides et les porteurs ont du mal à joindre les deux bouts. « Une grande partie s’est orientée vers l’agriculture. D’autres ont tenté l’entreprenariat… Ceux qui n’ont pas trouvé de solutions ont commencé à vendre leur bien » déplore notre source.
En mai et juin 2019, le Parc National Isalo avait enregistré près de 5.000 visiteurs. Un chiffre réduit à néant cette année pour la même période. Une situation qui affecte aussi le gestionnaire de l’Aire Protégée. Madagascar National Parks souffre de l’absence des visiteurs ! Madagascar National Parks fonctionne en partie grâce au Droit d’Entrée aux Aires Protégées ou le DEAP. « Le Code des Aires Protégées ou le COAP nous autorise à percevoir des droits d’entrée des visiteurs des Aires Protégées. Ces droits d‘entrée nous permettent, entre autres, de payer le salaire de nos personnels, d’investir dans des matériels pour le bon fonctionnement des sites mais aussi et surtout de prendre part au développement de la population avoisinante » a affirmé Dr Mamy Rakotoarijaona, Directeur Général de MNP. Cette absence de visiteurs est donc un coup dur pour MNP qui a pourtant enregistré 229.970 touristes en 2019, soit une augmentation de 12 % comparée à 2018.
Malgré la situation difficile du secteur touristique, les activités techniques selon les urgences et les priorités liées à l’écotourisme au sein des Aires Protégées gérées par MNP se poursuivent. « Le désensablement de la piscine naturelle, l’entretien des circuits, des pistes d’accès, des sites de camping, du poste de contrôle ainsi que le contrôle journalier de chaque entrée du Parc pour éviter toute forme de visite non autorisée font partie des tâches que nous effectuons même si le Parc est fermé aux visiteurs » a souligné Yves Rambeloson, Chef de Volet Ecotourisme du Parc National Isalo.
« #VoyagezDemain » devient ainsi le fil conducteur de l’action menée par l’Organisation Mondiale du Tourisme sous le signe de la solidarité et de l’espoir face à la crise actuelle. «Quand demain arrivera, sans nulle doute, Madagascar National Parks sera de nouveau fin prêt à recevoir les visiteurs» rassurent les responsables.
Recueillis par Claudia R.
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