Bien que la réouverture du tourisme international à Nosy-Be se prépare, les graves maux causés par la crise sanitaire au secteur tourisme ne seront pas pour autant soulagés. En dépit des différents potentiels, le secteur est… asphyxié.
Suite à la fermeture des vols internationaux et domestiques, et aux différentes mesures liées à l’état d’urgence sanitaire, « le tourisme souffre énormément et se prépare à un déclin du volume d’affaires à plus de 83%, soit un manque à gagner de l’ordre de 620 millions USD en 2020 » tel qu’il est précisé dans le Plan Multisectoriel d’Urgence. Les entreprises du secteur sont confrontées à des pertes de revenus, mais doivent également rembourser les avances et recouvrer les sommes versées aux prestataires de services tels que les compagnies aériennes et les hôtels. «Les trois derniers trimestres de 2020 représentent 83% du volume d’affaires dans le tourisme » avaient précisé la Confédération du Tourisme de Madagascar dès le mois d’avril dernier.
Le secteur fait pourtant vivre 1,5 million d’habitants sans compter les paysans qui approvisionnent les restaurants, les artisans, les pêcheurs, les tireurs de pousse-pousse… Les 44. 000 emplois directs et 300.000 emplois indirects de la filière sont également sinistrés. « Neuf salariés sur dix sont actuellement au chômage. Le maintien de la fermeture des frontières ne fera qu’empirer la situation. Avec cinq mois sans vols internationaux et régionaux, le tourisme est confronté à une crise grave», confie un opérateur touristique qui a souhaité gardé l’anonymat.
Les retombées des infrastructures hôtelières sur l’économie et la population locale sont également sous formes diverses. «Grâce à nos infrastructures hôtelières et nos investissements, on fait connaître la richesse de la région, comme le cas de la Région Menabe», a confié Abdulla Danil, PDG du Kimony Lodges and Resort. Investisseur dans le secteur depuis une dizaine d’années, son groupe ne se limite à recruter localement pour développer le tourisme. Il investit aussi dans la partie RSE en construisant des écoles, en mettant en place des forages pour offrir aux villages de l’eau potable ou en protégeant l’environnement à travers des activités de reboisement.
En juillet dernier, Eric Koller, Directeur Général du Groupe Colbert avait révélé que près de 60% du parc hôtelier à Madagascar appartiennent à des étrangers. « Beaucoup commencent à vouloir partir rejoindre leurs familles à l’étranger en laissant leur établissement aux services sécurité et entretien. Ils prévoient de revenir dès que ce sera possible, probablement au dernier trimestre de l’année ». D’autres sources indiquent que la liste de ceux qui envisagent de quitter Madagascar ne cesse de s’allonger….
Ceux qui sont favorables à une réouverture des frontières soutiennent que l’Etat devrait prendre des mesures adéquates pour limiter la propagation du virus.
Claudia R.
Imprimer
