Le Doyen du Haut Conseil pour la Défense de la Démocratie et de l’Etat de Droit (HCDDED), Imbiki Anaclet, estime que l’économie de Madagascar et le milieu judiciaire sont fortement affectés par la corruption. C’était à l’issue de la première journée de la 3è série d’ateliers organisés par le HCDDED, avec le soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
Axé sur le thème de « la bonne gouvernance », cet atelier a permis à Imbiki Anaclet de proposer une stratégie de lutte contre la corruption dans le secteur de la Justice, en prévision de la relance économique post-COVID-19. A l’issue de son intervention, il a révélé que la justice malgache, souvent montrée du doigt, est particulièrement touchée par la corruption. En dépit de la présence de plusieurs organes et institutions œuvrant pour la lutte contre la corruption, la situation reste alarmante. Entre 2013 et 2019, le score de Madagascar en matière de corruption s’est largement détérioré, passant de 28/100 à 24/100. L’absence de volonté politique constitue une des principales causes de l’échec de la lutte contre la corruption. Ce fléau se présente sous plusieurs formes au sein de la Justice suite à différents modes opératoires. Soit le contact est direct avec les justiciables, soit par l’intervention de rabatteurs, ou encore par l’envoi de cadeau sous forme de biens matériels. Plusieurs causes sont à l’origine de cette corruption persistante au sein du système judiciaire malgache. Imbiki Anaclet a saisi l’occasion pour avancer des suggestions susceptibles de constituer une solution face à cette situation comme la mise des circulaires sur la moralisation, l’exploitation des déclarations de patrimoine, l’interdiction pour les magistrats de la même famille de travailler dans un même ressort judiciaire. Il propose aussi de procéder à une vaste campagne de lutte contre la corruption, à la promotion des systèmes alternatifs (DINA, conciliation, arbitrage…) , à l’ouverture de compétence du CSI et à l’intégration dans les rapports annuels de certains organismes comme le HCDDED. La Médiature de la République ou le CNIDH a entre autres été énumérée pour apporter des solutions.
Le Doyen du HCDDED a conclut son intervention en indiquant que l’opinion publique exige la transparence des répressions de la corruption par les magistrats, que les fautes commises soient connues publiquement et punies selon leur gravité. Il est donc du devoir de chacun de préserver l’intégrité de la justice, et de prendre conscience que cette dernière est un « bien commun».
Lova R.
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