La crise sanitaire de la covid-19 a réveillé les démons. Les crimes financiers, les viols, les constructions illicites, les transports illégaux de bois précieux… et voilà que le trafic d’or refait surface. 15 kilo d’or saisis en une seule expédition. Une tentative d’exportation qui aurait fait bénéficier 3 milliards Ariary à son expéditeur si l’opération n’avait pas échoué.
Le trafic de ressources naturelles et minières a toujours été la grande tentation d’opérateurs économiques véreux. Bravo aux services des douanes d’avoir pris de court celui qui a tenté d’exporter ces ressources de manière frauduleuse. Etait-ce la première pour cette année ou la dernière ? En effet, Madagascar a perdu 10 milliards de USD durant ces 10 dernières années rien qu’en matière de trafics de ressources minières telles que l’or ou les pierres précieuses.
Avec ses 500.000 orpailleurs recensés dans toute l’Île, Madagascar a livré 97% de ses exportations aurifères vers Dubaï, le hub de l’or mondial. Dans cette localité des Emirats Arabes Unis, un passager peut introduire légalement 20 kilogrammes d’or aux frontières. Un accès facile qui favorise la multiplicité des trafics.
Pour les contrebandiers, c’est la porte officielle vers le blanchiment d’argent. Madagascar produit environ 15 tonnes d’or chaque année dont 3,5 tonnes sont déclarées officiellement à l’exportation. Des chiffres qui sont encore loin de la réalité puisque les Emirats Arabes Unis annoncent avoir reçu 200 tonnes de ce métal précieux entre 2008 et 2016 soit une moyenne de 25 tonnes par an. Ce qui sous entend l’existence d’une économie souterraine et un réseau bien rodé opérant dans ce secteur.
Une centrale de l’or visant à coordonner les travaux des acteurs de la chaine de valeur aurifère a été mise sur pied en 2019 par le gouvernement. La Banque Centrale malgache se lance dans une réserve nationale d’or qui a pour but d’assainir le secteur et de soutenir la politique monétaire du pays. Cela suffira-t-il à éliminer ce trafic qui a perduré depuis si longtemps ?
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