Selon Hery Lanto Rakotoarisoa, président du Groupement des Entreprises Franches et Partenaires, l’an dernier, le GEFP s’attendait au pire pour le secteur. Il nous fait part de ses attentes pour cette nouvelle année
– Ma-LAZA : Comment les membres du GEFP entreprises franches ont-ils vécu l’année 2020 marquée par la crise sanitaire ?
– Hery Lanto Rakotoarisoa : Nous avons actuellement 117 membres actifs. Trois entreprises textiles ont indiqué avoir fermé leurs portes l’an dernier. On craignait le pire pour l’année 2020. L’avenir demeure cependant incertain. On ne peut avoir de visibilité au-delà de trois mois. Actuellement, la plupart des entreprises fonctionne entre 50 à 70% de leur capacité. Pour ce qui est du chômage technique, 30 à 50% des travailleurs n’ont pas encore repris leur travail.
La situation est un peu contrastée puisque le secteur de l’informatique se porte bien. Le frein à son développement est la taxe de 1% sur le chiffre d’affaires à verser à l’Autorité de Régulation des Technologies de Communication (ARTEC). On pourrait par exemple mettre en place des call-center à Toamasina, Majunga….Mais cette question de taxe suscite des réticences et ralentit la création d’emploi en province.
– Ma-LAZA : Quels ont été les impacts du plan multisectoriel d’urgence PMDU pour le GEFP en particulier et du secteur privé en général ?
– Hery Lanto Rakotoarisoa : A mon avis, le PMDU n’a été un « plan d’urgence multisectoriel » que de nom. Il me semble qu’il n’ait pas été appliqué. Il n’y a pas eu de plan de relance et nous non plus, n’avions pas été consultés. Néanmoins, nous avons émis des propositions. Pour le secteur privé, une « fiscalité de relance » devrait être mise en œuvre cette année. Les contribuables qui ne sont pas en mesure de s’acquitter de leurs obligations fiscales dans le délai imparti, ne devraient pas être sanctionnés mais bénéficier d’une certaine de souplesse comme le report d’échéance ou autre… Des opérateurs économiques sont également favorables à un taux différencié de la TVA qui est devrait être de 5% pour certains secteurs et non de 20%. La problématique est de faire tourner l’entreprise pour générer des valeurs et payer les salaires des collaborateurs.
– Ma-LAZA : La présentation du Plan Emergence Madagascar prévue pour le 19 janvier est reportée. Qu’attendez-vous de ce PEM ?
– Hery Lanto Rakotoarisoa : Nous souhaitons juste que les avantages déjà acquis en ce qui concerne par exemple les entreprises franches ne soient pas touchés. Le pays accuse un retard en termes d’industrialisation, de création d’emplois et des mesures devraient être prises pour y pallier. La création de richesses est importante et cela passe par la création d’entreprises. Cela permettra aux Malgaches d’avoir du travail, de produire et de ne pas recourir aux emprunts ici et là.
Propos recueillis par Claudia R.
Imprimer
