Situation inquiétante, situation alarmante…autant de termes utilisés hier par les membres du gouvernement pour qualifier le contexte dans le grand sud. Outre la sécheresse, les conséquences de la Covid-19, notamment les mesures de confinement, ont significativement accentué l’ampleur de cette crise. Un appel est lancé par le Système des Nations-Unies et le gouvernement malgache pour faire face à cette situation.
«L’heure est grave. Il y a urgence dans le grand Sud du pays. Il faut apporter les soutiens qu’il faut pour ne pas arriver à une situation irréversible ». Ce sont en ces termes que s’est exprimé hier au Carlton Anosy Issa Sanofo, coordonnateur résident du Système des Nations-Unies SNU à Madagascar lors du lancement du «flash appeal» ou «appel éclair» de 75,9 millions USD. Une allocation de 30 millions USD a pu être mobilisée de juillet à septembre 2020 et a permis d’éviter une détérioration de la situation. Cependant, les conséquences de la sécheresse elle-même, aggravées par les effets négatifs causés par les mesures de confinement et l’insécurité dans certains endroits du grand Sud ont fait que la situation humanitaire est devenue critique.
Cet «appel éclair» tient compte des besoins non couverts dans différents secteurs. Il permettra entre autres de sauver la vie de 300.000 enfants de moins de cinq ans en situation de malnutrition aigüe, prévenir une situation de malnutrition aigüe pour 67.750 femmes enceintes ou allaitantes, améliorer les conditions de sécurité alimentaire de 1,11 millions de personnes, fournir un accès à l’eau à 420.500 personnes les plus vulnérables. Ce besoin va au-delà du secteur de la sécurité alimentaire et couvre d’autres secteurs (eau, assainissement, hygiène, éducation, sécurité nutritionnelle, protection, santé…)
Le second pic de soudure alimentaire se situe entre février et avril 2021 et cet appel éclair contribuera à réduire la souffrance de la population et de sauver des vues des personnes les plus vulnérables. «Cette crise a toutes les chances de perdurer au-delà de juin 2021 car le manque de pluie persistant depuis novembre 2020, couplé à des tempêtes de sable inhabituels et destructeurs risquent de réduire sérieusement le niveau de production d’avril/mai 2021», selon Issa Sanofo. La rencontre a vu la présence de membres du gouvernement et de la directrice de cabinet de la présidence ainsi que des partenaires techniques et financier. Elle a permis de mettre en avant la nécessité d’accompagner les interventions humanitaires par la mise en œuvre d’une stratégie de long terme qui traite les causes profondes de cette crise cyclique et du sous-développement.
Claudia R.
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