Deux miles huit cent Ar le kilo du makalioka, soit 800 Ariary le kapoaka! Diverses associations de consommateurs s’insurgent face à un prix qui ne correspond pas au pouvoir d’achat de la population. Selon leurs représentants, il faut détecter les différentes causes de cette augmentation du prix. “Quelques opérateurs ont la mainmise sur le marché du riz dans le pays” a dénoncé la semaine dernière Henri Lenou, vice-président la Fédération des Associations des Consommateurs FAC, lors d’une rencontre avec la presse à Soarano.
« Il y a un véritable réseau. Des opérateurs qui dictent à leur guise le prix du prix » a renchéri Thierry Rabarison, président de l’association des consommateurs Fizompam (Fikambanana Miaro ny Zon’ny Mpanjifa Malagasy). Un appel est lancé aux responsables de l’Etat pour que des mesures soient prises à l’encontre de ces spéculateurs. « Les commissions du ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat ainsi que les responsables des marchés devraient voir ce problème de près » s’insurge la fédération. Un importateur a pour sa part indiqué que la hausse des prix des PPN s’explique par « la fixation des prix à la source, les taxes diverses fixées par le pays d’origine, les frets doublés voire triplés pour certains pays et la difficulté de trouver des conteneurs vides à utiliser ». En ce qui concerne le riz importé de l’Inde, le fret pour un conteneur de 20 pieds était habituellement à 900 USD, mais est passé à 2.700 USD en décembre 2020. « Nous ne trouvons pas d’explication à cette hausse du fret. Des explications murmurées dans le milieu parlent d’un monopole de trois ou quatre entreprises qui pourraient être à l’origine de cela. Tenant compte de ces paramètres et de ces coûts, les prix des PPN au niveau national suivent logiquement cette hausse. Pour l’instant, Madagascar ne peut malheureusement pas résoudre un problème qui se trouve à l’international et auquel tous les pays font face» se désole cet importateur.
Kapoaka, loi sur la protection des consommateurs
Un autre sujet été abordé par la Fédération des Associations des Consommateurs : le fameux kapoaka. « De nombreux ménages achètent le riz au kapoaka. Non seulement le prix du riz est exorbitant, mais une arnaque est constatée avec certains instruments de mesures truqués. C’est nous, Fédération des Associations des Consommateurs qui avons suggéré la normalisation du kapoaka avec une uniformisation de cet instrument de mesure » a tenu à préciser Thierry Rabarison. Selon ses dires, un comité technique, composé de techniciens du Service de la Métrologie Légale SML, des consommateurs et des départements ministériels concernes devrait être mis en place pour déterminer les normes à appliquer.
Les associations pour la protection des consommateurs ont longtemps revendiqué une loi pour la protection des consommateurs. Et ce n’est qu’en 2015 qu’elle a été adoptée. « Mais à ce jour, le décret d’application n’a toujours pas été publié » déplorent leurs représentants. Selon eux, cette loi 2015-014 sur les garanties et la protection des consommateurs requiert des révisions, certaines dispositions étant désuètes, compte-tenu de l’évolution du contexte. «Le commerce en ligne par exemple n’est pas inclus dans cette loi» explique le président du Fizompam.
La hausse du prix du riz, la hausse des factures de la Jirama, des tarifs de télécommunication…et de nombreux services publics font l’objet de nombreuses doléances auprès des associations des consommateurs. «L’Etat devrait être sensible aux différents cris de détresse des consommateurs » soutient la FAC.
Claudia R.
