Mais qui sont-ils? Ce sont les étrangers habitant et vivant à Madagascar depuis plusieurs générations. On connaît tous le cas des «Karana», mais il n’y a pas qu’eux. Il y a aussi des descendants de Chinois, d’Européens, d’Africains … qui sont concernés. Ils ont eu des parents, des grands-parents et même des arrières grands-parents qui sont nés, ont habité et sont enterrés à Madagascar. A cause de certaines circonstances, la plupart d’entre eux n’ont pas pu garder leur nationalité d’origine. Et faute d’une législation adaptée, ils n’ont jamais pu non plus jouir de la nationalité de leur terre d’accueil.
Le code de la nationalité malgache, établi en 1960, ne leur permettait pas d’être reconnus comme des Malgaches. Ce code de nationalité ne permettait même pas à un enfant né de parents mixtes, malgache et étranger, de jouir de la nationalité malgache. C’était seulement en 2017, du temps de l’ancienne ministre de la population, Onitiana Realy que ce code a été amendé pour permettre à ces enfants d’obtenir la nationalité d’un de ses parents malgaches. D’après le Haut-commissariat au Réfugié, des milliers de personnes sont concernées par cette situation. Ils sont obligés de faire régulièrement des demandes de permis de séjour et de travail pour pouvoir résider à Madagascar. Certains sont même des « clandestins».
Ces apatrides qui considèrent Madagascar comme leur pays, car ils n’en ont pas d’autre, sont parfois victimes de violences, verbales ou physiques. Ces « étrangers » sans papier réussissent souvent en affaires et font partie intégrante du monde économique du pays. Ils suscitent parfois une certaine frustration chez des Malgaches qui vivent dans la précarité dans leur propre pays. Mais même ceux qui sont intégrés dans la population malgache, notamment ceux habitant dans les régions, ne sont pas protégés du racisme.
L’Assemblée nationale et une association proche du HCR, le Madagascar Focus Développement ont signé un protocole d’accord en février afin d’améliorer le code de la nationalité malgache. Cette association regroupant des juristes chevronnés veut apporter une solution à ces cas d’apatridie. Et les députés sont en formation depuis lundi à Nosy Be. Une proposition de loi est attendue…
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